La Cour de cassation a validé vendredi l'entière transcription en droit français des actes de naissance de deux jumelles nées par GPA en Californie il y a 19 ans, une décision taillée sur mesure pour le "cas particulier" de la famille Mennesson, devenue emblématique. Si la reconnaissance de la paternité de M. Mennesson, père biologique, était acquise, ce dossier posait la question du statut en droit français de la "mère d'intention", qui a désiré et élevé les enfants, mais n'en a pas accouché. La Cour de cassation a estimé que la solution de l'adoption, consacrée par sa jurisprudence, n'était pas satisfaisante dans cette "affaire spécifique".
"Ce combat est définitivement et complètement gagné" et "Cela fera jurisprudence pour des cas identiques à ceux de la famille Mennesson", a estimé l'avocat de la famille, Patrice Spinosi. Après des années de batailles judiciaires de cette famille, en pointe du combat pour la reconnaissance du lien de filiation entre parents et enfants nés à l'étranger par gestation pour autrui (GPA), interdite en France, la Cour s'était réunie le 20 septembre dans sa formation la plus solennelle.
Le gouvernement devrait s'aligner sur la décision de la Cour
Les magistrats ont accordé aux Mennesson ce qu'ils demandaient depuis 2000 et la naissance de leurs filles, d'une GPA effectuée en Californie, où ce procédé est légal : la transcription en droit français des actes de naissance sur lesquels ils apparaissent comme seuls père et mère.
Jusqu'à présent, la jurisprudence de la Cour de cassation ne permettait pas une telle transcription des actes de naissance, s'agissant de la "mère d'intention", préconisant la solution de l'adoption. Le gouvernement avait indiqué être "suspendu" à la décision de la Cour pour clarifier l'état du droit pour les enfants nés à l'étranger d'une mère porteuse.