Le baccalauréat nouvelle formule sera de nouveau chamboulé cette année, après deux années marquées par la délicate mise en place de la réforme Blanquer et par la crise sanitaire. Covid-19 oblige, le contrôle continu représentera au minimum 82% de la note finale de l'examen, l'épreuve écrite de philosophie et celle du grand oral correspondant aux 18 % restants. Epreuve phare du nouveau bac, cette dernière inquiète beaucoup d'élèves de Terminale et suscite de nombreuses critiques. Après une année scolaire très perturbée par le Covid-19, "on est à la limite de la purge", soupire Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collège (Snalc), invité d'Europe 1 dimanche.
"Tous mes collègues travaillent dans des conditions très compliquées depuis novembre. La plupart du temps, on ne voyait les élèves qu'un jour sur deux", rappelle-t-il. D'autant que le ministère de l'Education nationale ne prévoit selon lui pas d'heures spécifiques pour la préparation de cette épreuve. "Nous devons préparer les élèves pendant les heures de spécialité, alors que le programme est déjà très chargé."
"Il faut arrêter de dire que ça prépare les élèves au supérieur"
Pour cette épreuve, les candidats préparent avec leurs professeurs deux questions liées à leurs enseignements de spécialités. Le jury en sélectionne une. Après un temps de préparation, l'élève présente sa réponse, qui doit être le fruit d'une "réflexion personnelle", selon le ministère. L'exercice doit permettre aux candidats d'apprendre à s'exprimer en public, "de façon claire et convaincante", compétence "fondamentale" pour la vie personnelle et professionnelle, soulignait début mai Jean-Michel Blanquer.
Pour Jean-Rémi Girard, le grand oral ne remplit pas ces objectifs, loin de là. "Le grand oral ne change rien au bachotage, les élèves vont préparer deux questions puis réciter leur réponse. Il faut arrêter de dire que ça prépare les élèves au supérieur."