École grève 1:27
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Louise Sallé / Crédits photo : Maylis Rolland / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Un appel à la grève a été lancé dans la fonction publique ce mardi 19 mars et il est suivi par plusieurs syndicats enseignants : la FSU, l’UNSA Education, Sud Éducation, SGEN-CFDT et CGTÉduc’action. Près de 120 manifestations sont prévues dans le pays.

Les professeurs protestent contre le manque de moyens alloués à l’Éducation nationale. Ils s'inquiètent de la baisse de budget annoncée par le ministère et réclament une revalorisation salariale. Mais ils ne sont pas seuls à se mobiliser. Partout en France, de plus en plus de parents d’élèves haussent le ton contre la réforme du "choc des savoirs", et réclament plus de personnel pour encadrer les élèves et assurer les remplacements.

"Je pense que le personnel est en souffrance et en sous-effectif"

Ce sont surtout les groupes de niveaux, prévus à la rentrée, en 6ᵉ et 5ᵉ, qui ont agi comme un électrochoc. Au collège, cette réforme tire sur la corde des moyens humains et préoccupe les parents d’élèves. Yann Le Briéro a senti l’inquiétude monter chez les familles, qui craignent notamment une "stigmatisation" des élèves les plus en difficultés. Il est vice-président d’une association de parents d’élèves indépendants d’un collège d'Indre-et-Loire.

"On a des parents qui ont pris de leur temps personnel pour distribuer des tracts, par exemple, sur la voie publique", raconte ce père d’un garçon en 4ᵉ et d’une fille en CM2. "Dans ce collège, nous avons des problèmes de remplacement, des cas d’élèves indisciplinés, des classes surchargées. Je pense que le personnel est en souffrance et en sous-effectif", analyse Yann Le Briéro. "C'est des phénomènes que l’on n’avait pas ressentis à ce niveau-là les années précédentes", confie-t-il. La semaine dernière, les parents de cet établissement ont pratiqué l’opération "collège mort" : ils n’ont pas envoyé leurs enfants en cours pendant une journée, en soutien aux enseignants, pour qu’ils n’aient pas à se déclarer grévistes. 97% des élèves se sont absentés.

"Ce sont nos enfants, donc il faut se battre"

Cette action a également été organisée en Seine-Saint-Denis où Mathieu Vaillant est père d'une élève en 6ᵉ. Dans ce département, la mobilisation des familles s’amplifie depuis quelques semaines contre le "choc des savoirs".

"Je ne fais partie d’aucun syndicat, d’aucune association, et si tout d'un coup autant de parents se retrouvent autour de cette cause, motivés, c'est qu’il y a vraiment un discours qui ne passe pas", assure Mathieu Vaillant. "Ce n’est pas aux profs de se mobiliser, car les profs, finalement, ils s'en foutent… Quelque part, ce ne sont pas leurs enfants... Or, nous, ce sont nos enfants, donc il faut se battre contre ça", renchérit-il. Il a donc prévu de marcher, ce mardi 19 mars, dans la capitale, aux côtés d’enseignants pour réclamer plus de moyens pour l’Éducation nationale.