Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a promis lundi que "chacun aura ses résultats (du baccalauréat) en temps et en heure" vendredi, malgré la menace de grève de certains correcteurs de l'épreuve dans l'Hexagone.
108.000 copies seraient à l'heure actuelle retenues
"Oui, chacun aura ses résultats en temps et en heure, personne ne doit prendre la responsabilité d'empêcher le bon fonctionnement du service public", a assuré Jean-Michel Blanquer, interrogé à l'issue d'une conférence de presse rue de Grenelle à Paris. "On a eu depuis le mois de juin un certain nombre de menaces sur le baccalauréat ou sur le brevet", a rappelé le ministre, avec des appels à la grève de la surveillance de ces examens.
"J'ai une très grande confiance dans l'immense majorité des professeurs de France qui ont une très grande conscience professionnelle, (...) et qui n'ont aucune envie de contribuer au sabotage d'un examen pour lequel ils ont préparé avec passion leurs élèves", a-t-il poursuivi.
Selon le collectif d'enseignants "Bloquons Blanquer", quelque 108.000 copies (sur 4 millions) seraient à l'heure actuelle retenues par leurs correcteurs.
Le ministère évoque des "sanctions très graves" en cas de rétention
Dans plusieurs académies, des groupes d'enseignants ont voté en assemblées générales une "rétention des notes" du bac, pour inciter le ministre à rouvrir des négociations sur les réformes du lycée et du bac, qu'ils contestent. Une professeure de philo de l'académie de Versailles, qui souhaite rester anonyme, a ainsi prévu de ne pas rentrer les notes avant mardi midi, comme elle est censée le faire. "Comme d'autres, je serai en grève demain si M. Blanquer ne fait rien", a-t-elle dit à l'AFP. "On ne comptait pas en arriver là mais c'est une dernière action, un peu désespérée, pour nous faire entendre", a-t-elle ajouté. Ces profs déplorent notamment que le futur bac, prévu pour 2021, perde son caractère "national" au profit d'un examen dont ils estiment qu'il deviendra "local".
"Si une note n'est pas rentrée, le correcteur va être contacté pour un rappel à l'ordre", explique-t-on au ministère. Il lui sera aussi expliqué qu'il sera considéré comme gréviste, non pas seulement le jour-même, mais à partir du moment où il a retiré ses copies, ce qui peut représenter jusqu'à quinze jours sans salaire dans certains cas, souligne le ministère. Et si les copies ne sont pas restituées comme prévu jeudi, la veille des résultats du bac, les professeurs s'exposent à "des sanctions très graves", rappelle-t-il.