Des soignants aux enseignants, des ministères aux collectivités, les 5,4 millions d'agents du service public se mobilisaient en nombre mardi pour protester contre des mesures "inacceptables" du gouvernement, à l'appel de tous leurs syndicats, une première depuis dix ans. En fin de matinée, Europe 1 fait le point sur les principales perturbations.
Près de 130 actions prévues. Selon les syndicats (CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA), près de 130 manifestations et rassemblements sont prévus dans 90 départements. À Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation.
Des établissements scolaires fermés. Cette grève se traduisait un peu partout par des fermetures de crèches, d'établissements scolaires - où le service minimum, prévu par la loi, n'est pas toujours assuré - et de nombreux services publics. Selon la Fédération CGT des Services publics, il ne devait notamment pas y avoir d'accueil périscolaire ou de restauration scolaire dans nombre d'écoles.
À Marseille, les trois-quart des cantines sont fermées et 80% des crèches, selon la mairie. Côté enseignants, "un sur deux au moins sera en grève dans les écoles primaires", selon la FSU. Au total, quelque 17,5%, selon le ministère de l'Education nationale et entre 35 et 50% selon les syndicats des enseignants étaient en grève mardi.
Peu de perturbations dans les transports. Dans le ciel, 30% des vols ont été annulés préventivement en raison de la grève des agents de l'Aviation civile, qui emploie majoritairement des fonctionnaires. En revanche, il ne devrait pas y avoir de perturbations à la SNCF et à la RATP, anciens secteurs publics mobilisés comme Orange ou La Poste en signe de solidarité.
Des appels à la mobilisation dans le privé et le secteur hospitalier. Fait inédit depuis 2009, une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens, dentistes) se sont joints à l'appel du secteur hospitalier (infirmiers, aides-soignants). Des appels à la mobilisation "solidaire" ont aussi été lancés dans le privé (banque, chimie, agroalimentaire ou commerce).
Une mobilisation parallèle contre la réforme du Code du travail. En désaccord sur les moyens de peser sur les réformes sociales d'Emmanuel Macron, ce qu'a confirmé la réunion de l'intersyndicale lundi soir, les grandes centrales syndicales soutiennent unanimement le mouvement des fonctionnaires. Leurs leaders battront le pavé mardi avec le souci de "ne pas parasiter" les revendications des agents publics avec la contestation contre la réforme du Code du travail. Seule la fédération Solidaires a clairement appelé à une "convergence" du public et du privé, contre le risque d'une "régression sociale généralisée".