La journée de mardi 26 janvier s'annonce extrêmement agitée. Les représentants syndicaux des enseignants, des agents de la fonction publique mais aussi des contrôleurs aériens et des chauffeurs de taxis ont appelé à une grande journée de mobilisation. Avec cette grande journée de grève, des difficultés sont forcément à prévoir, notamment dans les transports et les écoles. Europe 1 fait le point.
- Les fonctionnaires (agents et enseignants)
Qui appelle à la mobilisation ? Soumis à un régime de rigueur depuis juillet 2010, les 5,6 millions d'agents de la fonction publique sont appelés à faire grève et manifester pour une hausse de leur pouvoir d'achat. CGT, FO et Solidaires ont lancé ce mouvement. Ces syndicats, majoritaires aux élections professionnelles chez les syndicats représentatifs (48,55% des voix), n'ont pas signé l'accord sur la rémunération et la carrière des fonctionnaires (PPCR) que le gouvernement a décidé de mettre en œuvre en septembre.
Pourquoi font-ils grève ? Ils entendent dénoncer le gel, depuis juillet 2010, du point d'indice servant à calculer le salaire de base des fonctionnaires. Ces derniers auraient perdu, "compte tenu de l'inflation, 8% de leur pouvoir d'achat", selon FO. Outre la baisse du pouvoir d'achat, CGT, FO et Solidaires dénoncent "la perte d'emplois dans des secteurs clés de la fonction publique". Ils soulignent que si des créations de postes ont été annoncées dans l'Éducation nationale (+ 8.561 en 2016) et dans les secteurs de la sécurité (+ 732 police-gendarmerie, + 978 justice en 2016), "la fonction publique a perdu globalement 150.000 postes depuis 2007", principalement avant 2012. Les trois syndicats réclament "des créations nettes d'emplois publics statutaires dans les très nombreux secteurs qui en ont besoin", notamment le secteur hospitalier.
Quelles conséquences ? L'appel à la mobilisation devrait être entendu, selon plusieurs syndicats. Les conséquences seront très visibles dans l'éducation où de nombreuses écoles devraient être fermées. A Toulouse, plus de 50 écoles ont déjà annoncé que leurs portes resteraient fermées. A Paris, 35 établissements en ont fait de même, et la liste pourrait s'allonger. Des crèches pourraient également rester fermées. Dans le milieu médical, certains hôpitaux devraient tourner au ralenti.
Des manifestations seront également à prévoir. Le syndicat SNES-FSU a mis en ligne une carte des rassemblements programmés pour la journée de mardi.
- Les contrôleurs aériens
Qui appelle à la mobilisation ? Les syndicats SNCTA et l'Usac-CGT (70% à eux deux) appellent à faire grève dans le cadre de l'appel à l'ensemble des fonctionnaires.
Pourquoi font-ils grève ? Attachés à leur régime spécifique de primes, qui représentent plus de la moitié de la rémunération des aiguilleurs, les syndicats de contrôleurs aériens réclament d'être exclus de la refonte du système de prime de la fonction publique, qui selon eux léserait leur pouvoir d'achat. Ils dénoncent aussi les suppressions d'effectifs opérées ces dernières années dans leur corps, de l'ordre de 1.000 postes supprimés en moins de 10 ans selon l'Usac-CGT. Le SNCTA demande également depuis plusieurs mois des contreparties à l'extension d'organisations du travail plus productives, mieux adaptées aux pics d'activité, et une meilleure visibilité sur les recrutements.
Quelles conséquences ? La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé lundi aux compagnies de supprimer préventivement 20% de leurs vols. Des "perturbations sont attendues sur l'ensemble du territoire", prévient dans un communiqué la DGAC en invitant les passagers à s'informer auprès de chaque compagnie des plannings précis de vols.
- Les chauffeurs de taxis
Qui appelle à la mobilisation ? Deux intersyndicales ont appelé à manifester mardi. Plusieurs centaines de taxis pourraient suivre le mouvement dans toute la France.
Pourquoi font-ils grève ? Les taxis protesteront à nouveau contre la concurrence des Véhicules de Transport avec Chauffeur (VTC). Comme en juin dernier, ils dénoncent une très forte baisse de leurs recettes à cause de l'arrivée notamment sur le marché de l'Américain Uber. Les taxis s'indignent aussi de plusieurs pratiques illicites des VTC, comme la géolocalisation avant la réservation.
Quelles conséquences ? Cette grève des taxis devrait avoir de nombreuses conséquences pour les particuliers. Et comme très souvent, la région parisienne devrait concentrer une grande partie des blocages.Les abords des aéroports d'Orly et de Roissy seront très fortement perturbés dès 6h, mardi matin. Les taxis partiront des aéroports pour converger vers deux points de rassemblement, porte Maillot et près du ministère de l'Economie, à Bercy.