Alors que le mouvement de grève contre la réforme des retraites entre samedi dans sa 31e journée, le trafic à la SNCF et à la RATP reste perturbé, même si la circulation des TGV doit s'améliorer "fortement" dès lundi. En attendant, en ce week-end de retours des vacances scolaires, de nombreux voyageurs avaient dû renoncer au train pour choisir le bus et rentrer chez eux à temps, comme à la gare parisienne de Bercy.
"On a été obligés d'écourter le voyage à cause des grèves, parce qu'on avait des rendez-vous en début de semaine prochaine, et par le train, on n'aurait peut-être pas pu être à l'heure", raconte Brigitte au micro d'Europe 1. Mais cette retraitée, qui a donc dû faire trois heures de bus plutôt qu'une heure de train pour rentrer à Amiens, s'estime déjà chanceuse d'avoir obtenu un siège. "On a une amie qui devait rentrer en urgence car elle doit se faire opérer lundi, mais son train a été annulé, donc là elle va se rabattre sur les cars aussi", explique Brigitte, regrettant l'importante hausse des prix des billets de bus. "À la dernière minute, ça monte énormément : de 15 euros, ça passe à 100 euros. C'est énorme et un peu aberrant".
"Ça reste le moins cher"
Ceux qui ont anticipé la galère sur les rails ont pu éviter cette inflation, mais pas les bouchons sur la route. Descendant de son bus qui arrive d'Autriche, Nicolas est comme assommé, avec de lourdes poches sous les yeux. "On rentre de Salzbourg après douze heures de bus avec Flixbus", explique-t-il, "on est fatigués, on a les jambes coupées". L'avantage, ajoute-t-il, "c'est que ça reste le moins cher mais je ne le ferai pas pour chaque voyage tous les jours".
Malgré sa mine défaite, ce jeune Francilien assure que ses batteries sont rechargées, après deux semaines de vacances. Mais il pense déjà à la grève dans le métro, qu'il devra prendre dès lundi.