La grève à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme (Seine-Maritime) a été reconduite mercredi matin à l'unanimité, malgré la menace brandie la veille par la Première ministre de réquisitionner les dépôts du groupe pétrolier. Une cinquantaine de salariés grévistes ont voté à main levée la poursuite de la grève, au pied de l'usine, où des palettes brûlent et sans présence policière alentour, selon un journaliste de l'AFP sur place.
La grève a aussi été reconduite chez TotalEnergies ce mercredi matin pour l'ensemble des sites dans le mouvement, a annoncé la CGT. La raffinerie de Normandie, près du Havre, le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, la "bio-raffinerie" de La Mède (Bouches-du-Rhône) et la raffinerie de Feyzin ont voté la reconduction "et la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) est entrée dans le mouvement" comme annoncé la veille, a indiqué à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT pour le groupe.
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"Vous êtes tous ciblés, le gouvernement veut nous obliger à venir travailler, on va se battre contre ça c'est clairement une remise en cause du droit de grève. On est attaqué de façon frontale sur notre droit de grève", a déclaré devant les grévistes, Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, rappelant qu'ils allaient "attaquer" leur "23e jour de grève". "Un mouvement historique", s'est-il félicité.
Selon la CGT, 45 grévistes ont été comptés mercredi à 6H sur la centaine prévue sur le quart du matin et au service expédition, 6 salariés sont grévistes sur la dizaine en poste habituellement.
"On entend depuis mardi qu'on va être réquisitionnés de manière immédiate mais nous n'avons aucun document, on ne peut pas spéculer sur des choses qu'on n'a pas encore, si ça tombe pour bafouer le droit de grève on réagira en allant au tribunal avec un référé", a dit pour sa part Reynald Prevost, coordinateur FO.
Mardi, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé la réquisition des personnels pour débloquer les dépôts de carburants du groupe Esso-ExxonMobil où un accord salarial a été conclu lundi par deux organisations syndicales, majoritaires à l'échelle du groupe mais pas de ses raffineries.