"Même si on est au 18ème jour de grève, quand les cheminots sont appelés à se mobiliser, ils le font massivement". Invité d'Europe 1 Bonjour lundi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-cheminots à la mine fatiguée mais la volonté intacte. La "journée sans cheminots" de ce lundi 14 mai est "la démonstration du rejet massif de cette réforme", explique la tête de file du premier syndicat de la SNCF.
"Même si les cheminots sont étranglés financièrement, ils ne veulent pas que cette réforme passe". Selon la CGT-cheminots, ce lundi doit voir 50% de grévistes, dont 75% de conducteurs : "on est probablement au-delà de la mobilisation du premier jour", estime Laurent Brun au micro d'Europe 1. "On sait très bien qu'il y a un certain nombre de cheminots qui, à cause de contraintes financières, ont été obligés de faire un peu moins grève", explique-t-il. "Et là, ils montrent tous leur détermination à ce que la réforme ne passe pas". "Pour la première fois dans un conflit de longue durée, on voit même une remontée du taux de participation", se félicite le syndicaliste. "Même si les cheminots sont étranglés financièrement, ils ne veulent pas que cette réforme passe".
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"Négocier sur le cœur de la réforme". A la moitié des 36 jours de grève prévus initialement par l’intersyndicale, l'un des objectifs des grévistes reste inchangé : instaurer un dialogue de fond avec le gouvernement. "On espère que le message va être entendu part le gouvernement et qu'il desserre l'étau de la réforme, c'est-à-dire négocier sur le cœur de la réforme", explique Laurent Brun. "C'est-à-dire accepter de négocier sur le cœur de la réforme : le statut de l'entreprise, le statut des cheminots et la mise en concurrence".
Début de la "vot'action". La "journée sans cheminots" est également le coup d'envoi de la "vot'action" : un référendum interne lancé par les syndicats de cheminots, qui doit durer une semaine, pour prendre le pouls des salariés sur la réforme ferroviaire. Mais également pour essayer de donner un nouveau souffle au mouvement face à la fermeté du gouvernement "qui joue la montre et cherche le pourrissement". Une consultation dont la légitimité a été contestée par Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, dans une interview accordée au Parisien. "La direction de la SNCF est à la manœuvre pour écrire cette loi", lance le secrétaire général de la CGT-cheminots. "On veut intervenir au même niveau que notre direction qui ne porte pas le désir des salariés et nous sommes persuadés que le 'non' va l'emporter", estime-t-il.