Jour de grève à la SNCF. Si le covoiturage est une des solutions privilégiées pour pallier l'absence de train, les taxis, eux, ont plus de difficultés. Pendant la grève, les clients disparaissent et les chauffeurs désespèrent. Reportage à Arras, dans le Pas-de-Calais.
"L’attente peut aller jusqu’à 3 heures". Le dos appuyé sur sa berline noire, Laurent passe son temps sur son smartphone. Il est le seul taxi devant la gare quasi-déserte. Avec la grève, les TGV venant de la capitale et les Parisiens, ses meilleurs clients, sont peu nombreux. Une solitude qui commence à peser sur son chiffre d’affaires. "C’est une perte de 30 à 40%, quand même… A cause de la grève, pas de train, pas de client, c’est comme ça. Dans une gare comme Arras, lors d’un jour de grève, il n’y a que cinq trains qui arrivent, voilà quoi… On vient quand même mais l’attente peut aller jusqu’à 3 heures".
"On ne pourra plus continuer longtemps à ce rythme-là". Au volant de son taxi gris, Jason, lui, ne stationne plus devant la gare. Avec la grève, il a perdu de l’argent donc, conventionné, il préfère désormais se concentrer sur le transport médical : "je fais beaucoup de médical oui, ce n’est pas négligeable. On ne peut plus vivre uniquement de la gare". S’ils comprennent les cheminots, ces chauffeurs de taxis espèrent une issue rapide au conflit : "on ne pourra plus continuer longtemps à ce rythme-là", confie l’un d’entre eux.