La grève dans les transports en commun est en train de s’inscrire dans la durée. Et pour les usagers, les répercussions ne sont pas les mêmes, entre ceux qui ont pu réorganiser leurs journées de travail et ceux, tenus par des obligations bien plus cruciales, qui n’ont d’autres choix que de se confronter à la galère des transports. Ainsi en est-il pour Claire, 45 ans, professeure à la fac, qui s'est faite opérer d'un cancer du sein et a commencé ses séances quotidiennes de radiothérapie à l'institut Curie, à Paris le jour de la grève, le 5 décembre.
Alors qu'elle aurait pu y aller en métro de son domicile en 30 minutes, elle se trouve obligée d'y aller en taxi ou en Uber, remboursé par la sécu. Cette solution s'avère très contraignante pour elle face aux embouteillages qui congestionnent chaque jour la capitale. "Je passe deux heures en aller-retour pour 15 minutes de radiothérapie. C’est très fatigant, parce que c’est chronophage et que, par ailleurs, je travaille", explique-t-elle à Europe 1. "J’en veux aux grévistes. J’ai discuté avec d’autres personnes qui ont eu des traitements très lourds, comme de la chimiothérapie, qui sont très fatiguées, et qui n’osent même pas demander à leur médecin des bons de transport avec une prise en charge. Ça me révolte", poursuit Claire.
Des dépenses considérables et une source de stress
D’autant que face à la demande, de nombreuses plateformes de VTC ont majoré leurs tarifs, certaines courses dans la capitale pouvant désormais approcher la centaine d’euros aux heures de pointe. "Si on fait le calcul, sur 30 séances, avec un minimum de 60 euros par jours, le coup [à avancer par le malade, ndlr] est considérable."
La nouvelle journée de mobilisation prévue mardi annonce aussi une nouvelle journée de galère, aussi bien dans les transports en commun que sur les routes, qui seront certainement très embouteillées en raison des cortèges. "Je vais probablement devoir annuler mon rendez-vous", déplore notre enseignante. "C’est générateur de stress, et ça n’est pas bon pour la santé."