Les éleveurs et les autorités sanitaires le redoutaient. Un premier élevage français de canards a été contaminé par la grippe aviaire dans les Landes, ravivant le souvenir des crises dramatiques des hivers 2016 et 2017 pour la filière foie gras. Les quelque 6.500 canards de l'élevage, à Bénesse-Maremne, ont donc été abattus dès dimanche, de manière préventive, après cette "forte suspicion" d'influenza aviaire de type H5. L'élevage avait constaté vendredi et plus encore samedi une "très forte mortalité de canards". Depuis, autour, une "zone de protection" d'un rayon de 3 km et une "zone de surveillance" de 10 km ont été mises en place et englobent 19 autres élevages.
Préserver les élevages alentours
Pour le propriétaire de l'exploitation de Bénesse-Maremne, c'est le coup dur : "L'écouvillonnage a été fait samedi matin après une nuit où la mortalité avait fortement progressé et on a eu les résultats le soir, pour abattre dimanche matin. Tout a été fait de manière rapide et avec anticipation, alors j'espère que ça permettra de préserver les élevages des autres collègues."
"On avait des animaux en intérieur donc il y a beaucoup de litières en cette saison et maintenant on a tout le fumier à sortir, laver, sécuriser. L'élevage est sous cloche pendant au moins 45 jours", poursuit l'éleveur qui souhaite à tout prix éviter la propagation du virus.
Une perte financière de l'ordre de 70.000 euros
De premiers cas français de H5N8, virus non transmissible à l'homme, avaient déjà été détectés en novembre dans des animaleries, en Corse et dans les Yvelines, livrées en oies par un particulier du Nord. Plusieurs cas de cette maladie, hautement contagieuse et mortelle pour les oiseaux, ont aussi été confirmés dans la faune sauvage. "Une oie bernache en Loire-Atlantique et trois cygnes en Meurthe-et-Moselle découverts morts en fin de semaine dernière viennent d'être confirmés atteints par le même virus H5N8", a rapporté mardi le ministère de l'Agriculture.
Le virus circule activement par l'intermédiaire des oiseaux migrateurs. Le foyer de Bénesse-Maremme, situé dans un couloir migratoire, est d'ailleurs imputé à "une suspicion de contamination par la faune sauvage", a expliqué la préfecture des Landes. Et pour le propriétaire, c'est également un coup dur sur le plan financier. Abattre ses canards à quinze jours de leur commercialisation pour les fêtes de fin d'année représente une perte de l'ordre de 70.000 euros.