Vaccination contre la grippe aviaire : «Des charges très importantes pour la filière», regrette les éleveurs 1:41
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Alexis Bourdon , modifié à
Le gouvernement a annoncé la mise en place d'une nouvelle campagne de vaccination contre la grippe aviaire pour les canards. Néanmoins, la prise en charge de l'État est à la baisse par rapport à l'année dernière. 

Le ministre démissionnaire de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé cette semaine une nouvelle campagne de vaccination contre la grippe aviaire pour les canards pour la deuxième année consécutive. Les éleveurs, qui possèdent plus de 250 canards, vont devoir faire piquer leurs animaux une nouvelle fois. Au total, ce sont plus de 67 millions de doses qui ont été commandées. Mais contrairement à l'an passé, la prise en charge de l'État est à la baisse cette année. Désormais, le gouvernement financera ces peintures à hauteur de 70 %, contre 85 % en 2023. Une annonce qui fait grincer des dents les acteurs de la filière dans le Gers. 

Depuis le hangar où sont regroupés ses canetons. Pierre Perez fait grise mine. L'éleveur gersois va devoir payer plus cher pour vacciner ses oiseaux. Un coup dur qui s'ajoute aux autres dépenses déjà existantes. "Quand on doit rajouter des charges, c'est toujours mauvais. Cela consiste à avoir une augmentation des frais par canards de l'ordre de douze à quinze centimes. Additionné à tout, avec la biosécurité qu'on a pu mettre en place toutes ces dernières années, cela fait des charges très très importantes pour la filière". 

Des répercussions sur le prix de vente ? 

Du côté des syndicats, on redoute que la campagne de vaccination soit un jour entièrement à la charge des élevages. Un coût qui serait automatiquement répercuté sur le prix de vente, laissant le champ libre aux produits importés qui ne sont pas soumis aux mêmes exigences sanitaires.

On ne pourra plus se battre au niveau de la concurrence. On aura des produits qui nous arriveront, des pays de l'Est qui eux, ne seront pas vaccinés", s'inquiète nottament Lionel Candelon, le président de la Coordination rurale du Gers. "Le consommateur, lui, aujourd'hui, est tellement pris par l'inflation qu'il va préférer le prix à la qualité et on va perdre des grosses parts de marché au niveau national". La Coordination rurale du Gers menace par ailleurs de descendre dans la rue si le gouvernement ne change pas de position.