C'est la fin de la saison, il ne lui reste que 350 canards dans son bâtiment. Comme chaque année, Jean Christophe Dardenne de la ferme de Las Craberes à l'entrée de l'Isle Jourdain dans le Gers finira fin juin, pour éviter les grosses chaleurs. Mais au cours de ce printemps, le mercure a dépassé les 30 degrés bien plus tôt que prévu alors que les mesures sanitaires liées à l'épizootie de grippe aviaire se sont prolongées beaucoup plus tard que d'habitude. Si la situation s'est globalement améliorée, le département du Gers, comme 18 autres départements, restent classés par le ministère de l'Agriculture en risque "élevé".
"Dehors, aujourd'hui, il doit faire 32 degrés mais on ne peut pas les faire sortir", constate l'éleveur. "Ici à l'intérieur, comme il y a un peu de vent d'autan, en laissant tout ouvert, ça fait un peu de courant d'air. Mais théoriquement, je n'ai même pas le droit d'ouvrir les portes. Je le fais quand même sinon ce serait invivable pour eux. On pourrait monter à 40 degrés sans problème."
La ferme compte près de 350 canards.
Crédits : Benjamin Peter/Europe 1
"Ils seraient dehors, ils seraient mieux"
L'exploitation est pensée pour un élevage en plein air. Aux abords du bâtiment, de grands prés restent vides. Ses canards âgés de 14 semaines n'ont jamais pu vivre à l'extérieur. Un situation qui désespère Jean-Christophe. "Un confinement comme celui-là, ça va à l'encontre de leur bien-être. Ça peut provoquer des problèmes de développement, il y a des canards qui vont rester boiteux et ça engendre une surmortalité."
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Chez lui, la mortalité est de l'ordre de 1% en temps normal mais elle grimpe entre 10 et 12% lorsqu’ils sont confinés. "Ce n'est pas parce qu'on élève des animaux pour la consommation qu'on a envie de les voir souffrir", se désole-t-il. Une situation qui empire avec les grosses chaleurs. "Là, ils seraient dehors, ils seraient sous les arbres, ils seraient beaucoup mieux". La ferme a demandé à la préfecture des dérogations pour pouvoir sortir les canards à titre exceptionnel. "Il ne faut pas que ça traine trop", prévient Jean Christophe Dardenne. "Ceux qui ont survécu à la claustration ne vont pas survivre à la sécheresse et à la chaleur."