L'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades de désencerclement par les policiers a augmenté de plus de 200% en 2018, une hausse concentrée sur les mois de novembre et décembre marqués par les manifestations des "gilets jaunes", a annoncé jeudi l'Inspection générale de la police nationale. En 2018, les policiers ont utilisés 19.071 munitions de LBD et 5.420 munitions de grenades de désencerclement, soit des hausses de 203% et 296% par rapport à l'année précédente, selon un rapport de l'IGPN.
"La période du 17 novembre au 31 décembre représente pour les seules manifestations de 'gilets jaunes' près du tiers des déclarations d'usage du lanceur de 40 (le lanceur de balles de défense)", a détaillé la directrice de l'IGPN, Brigitte Jullien, lors d'un point presse. Pour la grenade de désencerclement, cette période concentre 72% de l'augmentation enregistrée. La date du 17 novembre marque l'acte 1 du mouvement social inédit des "gilets jaunes" en France, né d'une colère contre la hausse des taxes.
265 saisines judiciaires depuis le début du mouvement des "gilets jaunes"
Concernant une réflexion éventuellement à mener sur l'utilisation des LBD, qui a suscité une vive controverse après avoir provoqué de nombreuses blessures parmi les manifestants "gilets jaunes", la directrice de l'IGPN Brigitte Jullien a déclaré "qu'on y échappera pas mais ce n'est pas le moment de le faire". L'IGPN a par ailleurs indiqué avoir fait l'objet de 265 saisines judiciaires depus le début du mouvement. Elle précise que 40% d'entre elles ont été transmises à la justice.