Le marathon judiciaire est engagé dans l'affaire de l'héritage de Johnny Hallyday, toute médiation ayant été écartée jeudi, alors que la défense de sa veuve conteste la compétence du tribunal de Nanterre, selon les avocats des aînés du rockeur. Cette question, évoquée lors d'un rendez-vous de procédure non public, sera tranchée le 22 novembre, ont indiqué à la presse les avocats de Laura Smet et David Hallyday, qui contestent les dernières volontés de leur père.
Procédure en référé. L'incompétence du tribunal de grande instance de Nanterre avait déjà été soulevée par l'avocat de Laeticia Hallyday, maître Ardavan Amir-Aslani, dans la procédure en référé intentée par les enfants aînés en mars qui souhaitaient le gel des avoirs de leur père et un droit de regard sur un album posthume. Ce point de droit avait été repoussé par la présidente du tribunal. Les avocats des aînés du chanteur, Emmanuel Ravanas et Carine Piccio, n'ont pu préciser jeudi les arguments soulevés par la partie adverse pour contester la compétence du tribunal.
"Développer un incident de procédure". "La présidente nous a posé la question d'une médiation, nous-mêmes avocats de Laura nous y étions naturellement favorables, de même que ceux de David", a indiqué Emmanuel Ravanas. "Cette médiation a été refusée par la partie adverse qui a souhaité développer un incident de procédure", a-t-il déploré. "Par la volonté de la partie adverse, la procédure est destinée à durer sans doute de longs mois et de longues années", a-t-il ajouté. L'avocat de Laeticia Hallyday, Me Ardavan Amir-Aslani, nie de son côté avoir refusé "définitivement" une médiation. "L’intention de négocier de la partie adverse était un pur artifice de communication sans aucune proposition concrète, ce que nous déplorons", a-t-il précisé dans un communiqué, avant d'ajouter : "Notre cliente a été et demeure ouverte à toute discussion et proposition de conciliation permettant de faire respecter les dernières volontés de Johnny Hallyday et de rétablir un climat apaisé au sein de sa famille".
Droit français ou américain ? Depuis plusieurs mois, Laura Smet et David Hallyday contestent le testament du rockeur, décédé en décembre à 74 ans des suites d'un cancer, considérant qu'il les déshérite au profit de sa veuve Laeticia et de ses deux filles cadettes Jade et Joy. Les deux aînés estiment que le droit français, qui interdit de déshériter ses enfants, doit s'appliquer et non le droit américain, sous l'empire duquel le testament a été rédigé en 2014.
A l'issue d'une procédure en urgence à Nanterre, le frère et la soeur ont obtenu, le 13 avril, le gel d'une partie des avoirs de leur père - ses droits artistiques et deux de ses quatre propriétés - en attendant que le litige soit tranché sur le fond. Au total, le patrimoine de Johnny Hallyday, Jean-Philippe Smet pour l'état-civil, représenterait plusieurs dizaines de millions d'euros.