Le tribunal de grande instance de Paris a gelé mardi une partie des royalties de Johnny Hallyday, comme le réclamaient ses aînés David et Laura. 37,5% des revenus tirés des ventes d'albums du chanteur ont été gelés, soit la part correspondant à l'héritage des deux enfants en droit français.
Laura Smet et David Hallyday contestent la succession de leur père, décédé en décembre 2017, qui a tout légué à sa dernière épouse Laeticia Hallyday et leurs deux filles Jade et Joy.
Un dommage "imminent" pour les aînés du chanteur. Cette décision est une victoire partielle pour David Hallyday et Laure Smet. Le tribunal justifie "l'existence d'un dommage imminent" qu'ils soient privés de leur part si, sur le fond, la justice estime que le droit français s'applique. Les juges ont fait le calcul : 37,5% des revenus tirés des ventes d'albums du chanteur (18,75% chacun) ont donc été gelés, soit plusieurs millions d'euros. Les majors Warner, Universal et Sony, qui ont accompagné le chanteur tout au long de sa carrière, doivent donc mettre ces royalties sous séquestre. Les maisons de disque avaient cependant déjà gelés ces fonds, en attendant un certificat d'hérédité.
Dans son testament, Johnny Hallyday a notamment prévu de regrouper l'ensemble de son patrimoine dans un trust baptisé JPS - pour Jean-Philippe Smet - et basé en Californie. Ce trust a été établi au seul bénéfice de Laeticia Hallyday. Laura Smet, 35 ans, et David Hallyday, 52 ans, ont entamé une bataille judiciaire pour réclamer leur part d'héritage, comme le prévoit le droit français.
En juillet, la Bank of America, désignée gérante du trust, a formulé une demande devant la cour supérieure de Californie pour transférer au sein du JPS trust l'ensemble des redevances dues par les majors Sony, Universal et Warner, qui ont accompagné Johnny tout au long de sa carrière. Bank of America a depuis démissionné de son rôle de trustee (gérant), mais reste en charge du trust dans l'attente de la désignation de son successeur. Tant qu'un nouveau trustee (gérant) n'est pas désigné, la procédure reste cependant en suspens.
Le 22 janvier, une audience examinera la requête de la Bank of America. Une audience est prévue le 22 janvier en Californie pour étudier la requête formulée par la banque. Si la justice américaine ordonnait le transfert de l'ensemble des redevances dans le giron du trust, elles y entreraient "de manière quasiment irréversible", a jugé le tribunal de grande instance de Paris. David Hallyday et Laura Smet seraient alors dans l'impossibilité "de recouvrer la part successorale à laquelle ils pourraient prétendre", si la justice française leur donnait droit à une part d'héritage.
Le dernier album du chanteur, Mon pays c'est l'amour, s'est notamment écoulé à plus d'un million d'exemplaires depuis le 19 octobre.