La maire de Paris Anne Hidalgo a appelé mercredi l'État à un "plan d'urgence" pour résorber les campements de migrants de la capitale où la situation est devenue "alarmante", a indiqué la ville dans un communiqué.
"L'État laisse prospérer l'indignité et le chaos"
"Je ne comprends pas pourquoi l'État laisse ainsi prospérer l'indignité et le chaos aux portes de la capitale de la France", a déploré Anne Hidalgo, qui s'est rendue mardi porte de La Chapelle et porte d'Aubervilliers où des campements se sont reconstitués.
Entre 700 et 1.200 migrants dorment à la rue que ce soit sur ces campements, sous des ponts, sur des talus du périphérique... où ils "sont contraints de vivre dans des conditions inhumaines", ajoute le communiqué qui parle de "crise migratoire alarmante dans le nord-est de Paris".
La situation risque de s'empirer dans les prochaines semaines
L'inquiétude est "d'autant plus vive que la fin du plan hiver approche", laissant craindre que "plusieurs centaines de personnes" se retrouvent prochainement à la rue. Alors qu'une centaine de migrants arrivent chaque jour à Paris, "les campements vont donc grossir et la situation sanitaire va irrémédiablement continuer à se dégrader", avertit le communiqué. Un millier de personnes avaient été évacuées en janvier de quatre campements, notamment porte de la Chapelle.
La situation se complique aujourd'hui du fait de la présence de toxicomanes sur la "colline du crack", porte de la Chapelle, avec "un croisement des publics qui est assez clair", selon la ville, où l'on évoque "des dealers qui distribuent des doses aux migrants pour les rendre accros" avec "une volonté de s'attaquer à ces publics vulnérables".
La municipalité "prête à prendre toute sa part"
Rappelant que la mise à l'abri est une compétence de l'État, la maire a appelé à un "plan d'urgence" pour établir "un dispositif fluide en terme de premier accueil".
La municipalité "est prête à prendre toute sa part" à ce plan avec "des moyens humains, financiers..." a-t-on précisé à la ville. "Tant que cela ne sera pas mis en place, Anne Hidalgo prévoit de se rendre chaque semaine sur ces campements pour appeler l'État à agir", ajoute le communiqué. Au printemps 2018 déjà la maire s'était rendue chaque vendredi sur le campement "du Millénaire", porte de La Villette, où vivaient plus de 1.500 migrants.
Anne Hidalgo, qui a déjà évoqué le sujet avec le nouveau préfet de police Didier Lallement, "lui proposera dans les prochains jours de se rendre avec elle sur place", a-t-on ajouté.