Ce sont deux lettres synonymes d'insulte, de rejet et de discrimination : "PD". Mais c'est aussi le titre d'un court métrage d’Olivier Lallart, qui est en passe de devenir un phénomène : 1,5 million de visionnages en trois semaines. Un succès tel que l'Éducation nationale réfléchit à le diffuser en milieu scolaire, alors que selon un rapport de SOS Homophobie, les agressions homophobes et transphobes ont augmenté de 36% en un an.
Une "insulte tendance"
"J’entendais souvent le mot PD, un peu lâché comme ça, à tort et à travers dans les conversations des jeunes", explique au micro d'Europe 1 Olivier Lallart, qui intervient souvent en milieu scolaire pour former les collégiens et les lycéens aux métiers du cinéma. "Pour eux, ce n'était pas forcément homophobe mais une insulte tendance. Et je voulais justement alerter sur ce mot, le déconstruire, parce qu’il peut blesser."
Pour illustrer cette violence, il met en scène Thomas, lycéen de 17 ans, qui tombe amoureux d’un garçon. La nouvelle fait le tour de l'établissement et les remarques des autres élèves fusent. "Moi, je ne me change plus à côté de lui", réagit par exemple un autre protagoniste du court-métrage. "Vas-y passe-moi ça là, PD !" peut-on également entendre.
Des "réactions de dégoût très fortes" de la part de certains élèves
Mais Thomas n'est pas le seul personnage homosexuel de ce qui était au départ un simple projet éducatif. Un professeur partage également la même orientation sexuelle et lutte contre l'homophobie. "Ce qu’on vous apprend de Jules César, c’est qu'il était un grand empereur, un grand conquérant, un grand guerrier. Mais Jules César, c’était aussi un grand PD." Et quand un élève lui fait remarquer le terme qu'il vient d'employer, il rétorque : "Moi j’ai le droit parce que je le suis."
Un message contre l'homophobie qui semble être utile au vu des réactions de certains lycéens qui ont déjà vu le film. "Quand on a projeté la première scène du film où les deux garçons s’embrassent, on entendait des 'baaah' au fond de la salle, des vraies réactions de dégout très fortes", explique Olivier Lallart. "À la fin de la projection, quand on a demandé aux 150 élèves qui a été dégoûté, on en a tout de même 15 qui ont levé la main."