Quatre pistes pour relancer l'horlogerie française
L’horlogerie française est un secteur dans lequel il y a trop de candidats, mais pas suffisamment de postes. À Bar-le-Duc dans la Meuse, des horlogers sont en train de créer un centre de formation de l’horlogerie et huit millions d’euros sont mis sur la table pour qu’il puisse ouvrir en 2027.
L’horloger alsacien, Pierre Lannier, vient de lancer un modèle de montre composé de nombreux éléments issus d’entreprises françaises. Une décision payante puisque cette montre sera un succès. En conséquence, Pierre Burgun, PDG de la maison Pierre Lannier, souhaite lancer une collection d’une vingtaine de modèles. Mais ce dernier, invité de l’émission "La France bouge" , rappelle que la profession connaît quelques problèmes.
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Pourvoir les emplois disponibles
"Évidemment c'est bien de réindustrialiser et de relocaliser. Mais il faut aussi avoir la main d'œuvre, les salariés pour pouvoir le faire. Et actuellement je pense qu'en France on a pas mal d'emplois non pourvus, donc on ne va pas encore en rajouter. Et c'est vrai qu'il y a une particularité, il y a trop de candidats par rapport aux postes d'horloger qui sont à pourvoir dans les formations", déclare l’horloger.
"Donc, il y a pas mal de travail. Il y a des grands lycées qui font des belles formations, mais malheureusement, il n'y en a pas assez pour tous les candidats qui souhaitent le faire. Donc je pense que ça, c'est aussi un challenge pour les années à venir", ajoute-t-il.
Un centre de formation horloger
Un projet est actuellement en phase de création à Bar-le-Duc. Loïc Alif s'associe avec Samuel Pasquier, un ingénieur horloger pour créer un centre de formation. Ce projet, assez fou, ouvrira ses portes en 2027. Pour Pierre Burgun, la formation est importante.
"La majorité des personnes chez nous sont formées par nos soins. Alors nous, on a une particularité, c'est qu'on a une ancienneté moyenne de 20 ans. On a un âge moyen assez élevé malgré tout. Et chez nous, les seniors travaillent. Il y a beaucoup de personnes de plus de 55 ans. Ce qui nous amène aussi à trouver des alternatives pour le futur", rapporte Pierre Burgun.
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Un secteur qui s'entraide
Sur cet aspect de formation, Ambre Hadjez, cofondatrice de Millow Paris, fabricant de montres mécaniques pour les enfants, travaille avec de nombreux fournisseurs français. Mais elle aura eu besoin de temps avant de trouver son bonheur. "Je pense que j’ai passé 200 coups de fil. C'était très dur. Mais en même temps, une fois qu'on en a trouvé un et qu'on a un pied dans le secteur, c'est un secteur qui s'entraide. C'est un métier où on dialogue beaucoup", déclare Ambre Hadjez.
Un écosystème est en train de se mettre en place. "C'est une nécessité absolue. Le marché de l'horlogerie en France est de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Il y a uniquement 2 % des montres qui sont fabriquées en France, donc il y a largement de quoi faire. On n'est pas beaucoup, on n'est pas nombreux. Il faut qu'on soit solidaire et c'est primordial. Je milite pour ça, pour qu'on soit tous conscients que si on est ensemble, on pourra le faire", ajoute Pierre Burgun.
Développer l'horlogerie française
Et le PDG de la maison Pierre Lannier de conclure : "On va avoir de nouveau un pavillon français sur un salon horloger à Munich. Et on sera sept fabricants français à être ensemble sur un pavillon français pour mettre en avant la fabrication française et essayer de développer l'horlogerie française".