"Un impact de balle, qui est là et qui ressort par ici, il y a encore une balle dans ce poteau". Sur les murs du Carillon, une des terrasses visées par les terroristes le 13 novembre 2015, les ardoises des menus côtoient les stigmates encore visibles de l'attentat. Attablés en terrasse, Laurent et Adrien trinquent et se rappellent ce qui s'est passé dans ce lieu.
"Il faut continuer à sortir pour ne pas montrer qu'on a peur"
"Mais on y pense surtout en novembre. Ça aurait pu être moi et comme ça peut être, nous aussi, aujourd'hui. Des fois, je me dis 'la vache, on a une grosse tablée, et juste un mec arrive et il met le feu, il rase tout le monde et il fait quinze morts". Ce traumatisme, certains habitués refusent encore d'en parler.
Au restaurant juste en face, Ambroise récupère sa commande et presse le pas : "le souvenir qu'on a de ce petit restaurant de quartier, c'est malheureusement la tragédie des attentats qui se sont passés ici", explique-t-il. Il confie que lorsqu'il sort désormais avec des amis, il reste sur ses gardes : "c'est beaucoup plus risqué maintenant, avec tout ce qu'il se passe de nos jours, il y a la guerre partout comme en Israël. Mais il faut continuer à sortir pour ne pas montrer qu'on a peur".
Et alors qu'il parle, le Parisien fixe la plaque commémorative à quelques mètres de là. "Dans le climat de tension actuel, rien ne vaut la vie et le souvenir", conclut-il.