Près de huit mois après les attaques djihadistes les plus meurtrières jamais perpétrées en France, et au terme de quelque 200 heures d'auditions, la commission d'enquête parlementaire sur les attentats rend ses conclusions mardi.
"Des failles". Parmi les auteurs des attentats du 13 novembre et de Charlie Hebdo, ceux de nationalité française étaient connus des services judiciaires, pénitentiaires ou de renseignement. Ils avaient tous été fichés, contrôlés, écoutés ou incarcérés pendant le parcours qui a mené à leur radicalisation. Comment ces personnes radicalisées ont-elles pu échapper à la surveillance des autorités ? Après les attaques de janvier, le Premier ministre Manuel Valls l'avait reconnu : "quand il y a 17 morts, c'est qu'il y a eu des failles".
"Remédier à ce qui ne va pas". Mais quelles leçons tirer de ce constat ? La commission d'enquête parlementaire sur "les moyens mis en oeuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015" doit tenter de répondre à ces questions. "Nous ne sommes ni des procureurs ni des juges, nous n'accusons ni ne jugeons", prévenait son président Georges Fenech dès l'ouverture des travaux, laissant le champ à l'enquête judiciaire. "Nous sommes des commissaires d'enquête, dont l'objectif est d'établir la vérité et d'en tirer des propositions pour que le gouvernement prenne les dispositions qui s'imposent pour remédier à ce qui ne va pas", ajoutait le député Les Républicains.
Faire appliquer 39 propositions. Le couple formé par Georges Fenech avec le rapporteur de la commission, le député socialiste Sébastien Pietrasanta, entend s'assurer de l'application totale ou partielle des 39 propositions qui devaient être votées mardi matin, avec la création d'une commission de suivi.