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Thibaud Hue , modifié à
Le thermomètre monte, l'été est là, et les touristes arrivent de plus en plus nombreux en France. Mais, l'hôtellerie-restauration manque de personnel : 150.000 postes sont toujours vacants alors que les besoins sont très importants. Et les patrons peinent à trouver des saisonniers. Alors, la France se tourne vers l'étranger. Un accord a été signé mercredi entre l'UMIH et la Tunisie.
REPORTAGE

L'accord signé mercredi entre l'UMIH et la Tunisie stipule que 4.000 saisonniers tunisiens vont pouvoir être recrutés en France. Un accord qui pourrait être renouvelé chaque année, au grand dam des restaurateurs tunisiens. Sur une terrasse discrète, à l'ombre des palmiers, six tables noires longent une baie vitrée. Dans ce restaurant italien de La Marsa, une ville à 15 kilomètres de la capitale tunisienne, Youssef, serveur, tient son plateau à deux mains. Il n'a pas encore candidaté aux postes de saisonniers ouverts par la France, mais il compte bien partir bientôt.

150 euros en un seul jour en France

"Ici, je n'ai pas assez d'argent pour vivre. Un de mes amis est parti en France et il m'a dit qu'il prenait 150 euros en un seul jour", confie-t-il sur Europe 1. Youssef a un salaire de 700 dinars hors pourboire, soit 218 euros par mois, à peine de quoi vivre… Il rêve de décrocher l'un des CDD de cinq mois, tout comme Skander, le pizzaiolo, qui vise en plus un meilleur poste.

Alors le patron, Aziz Galadou, qui a déjà perdu un maître de salle, parti en France, est très inquiet pour son restaurant. Il dénonce une concurrence déloyale : "On va se retrouver sans employés, donc après le Covid-19 où on a passé deux ans pratiquement sans tourisme, sans hôtellerie, la France annonce cette nouvelle et pour moi elle est catastrophique".

Pour faire face, le restaurateur tente d'augmenter les salaires dans la mesure de ses moyens, d'environ une vingtaine d'euros par mois. Mais il sait que certains de ses employés tunisiens se laisseront tenter par le niveau des salaires français.