"Il faut absolument se raccrocher à la foi" : ces agriculteurs chrétiens réunis à Lourdes désirent passer de la colère à l'espérance
Sonnés par la vacance gouvernementale à Paris et la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, les paysans catholiques se retrouvent autour de leur foi ce week-end à Lourdes.
Des feux de la colère au feu de l’espérance. Les agriculteurs ont rendez-vous à Lourdes ce week-end pour un premier pèlerinage national. Au programme : des messes, des ateliers de discussion ou encore des temps de prières.
"Se retrouver, ça aide"
Malgré une météo compliquée, plus de 150 agriculteurs se sont donné rendez-vous à Lourdes. Pour eux, cette retraite spirituelle, c'est aussi un moyen d'échanger avec des personnes qui partagent le même quotidien. "Venir se retrouver ici, c'est un moment de ressourcement. On peut aussi partager parce que les difficultés ne vont pas forcément changer du jour au lendemain... Le problème aussi, c'est l'isolement des agriculteurs. Chacun est tout seul chez soi. Se retrouver, ça aide", confie Anne, agricultrice dans les Hautes-Pyrénées.
"Il y en a marre, il y a des humains au bout..."
Ce pèlerinage intervient donc dans un contexte de tensions en raison de l'instabilité politique du pays, mais aussi avec l'accord de libre-échange trouvé entre l'Union européenne et le Mercosur. "Il faut absolument se raccrocher à la foi puisque nos chers amis politiques signent des trucs sans écouter forcément le monde agricole. Donc c'est compliqué et on a surtout l'impression d'être la variable d'ajustement de certaines politiques publiques. Il y en a marre, il y a des humains au bout...", souffle Olivier, producteur de Cognac, venu à Lourdes ce week-end pour tenter de trouver un peu de quiétude.
Si le pèlerinage national agricole est une première, l'objectif des fidèles est de renouveler l'événement chaque année.