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«Il ne me reste plus rien» : les agriculteurs confrontés (aussi) à la pénurie de carburant

Yohann Tritz, édité par Yanis Darras - Mis à jour le . 1 min

La grève des raffineries et dépôts de carburant continue de chambouler la vie des Français. Dans les fermes françaises, l'inquiétude grandie. Près de Fontainebleau, Pascal, agriculteur depuis 35 ans, se retrouve au chômage technique, faute de carburant pour faire rouler ses tracteurs. Une mauvaise nouvelle, en pleine période des semis.

Galère et frustration. Plus de deux semaines après le début de la grève des raffineries et dépôts TotalEnergies et Esso-ExxonMobil , la pénurie de carburant se poursuit dans les stations service françaises. Selon les derniers chiffres, 29% d'entre elles sont à sec. Une pénurie de carburant qui pénalise les automobilistes mais aussi de nombreux professionnels, notamment les agriculteurs. 

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Système D

À Fontainebleau, en Seine-et-Marne, Pascal n'a pas eu d'autre choix que de mettre sur pause son exploitation, faute de carburant. Pascal Verielle garde espoir, mais sait bien que la dalle de sa citerne de 6.000 litres restera fermée longtemps. "Il ne me reste plus rien. Je suis agriculteur depuis 35 ans et c’est bien la première fois que ça arrive", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Cela fait des jours que l'agriculteur attend une livraison de gazole non-routier. Jusqu'à présent, ce dernier, propriétaire de 200 hectares, tenait grâce à la solidarité et des techniques de dernier recours. "J'ai un voisin qui a pu me dépanner d'un plein sur un tracteur de tête, mais bon, je ne peux pas abuser non plus. J'ai même siphonné les réservoirs de la moissonneuse batteuse pour pouvoir faire tourner les autres tracteurs un peu plus longtemps", souligne-t-il, ajoutant que "cela ne l'aide que pour tenir quelques demi-journées de plus". 

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"Je suis au chômage technique"

Mais depuis cette dernière solution, l'agriculteur n'a plus une goutte de gasoil non-routier. "J'ai dû arrêter toute activité. Je suis au chômage technique maintenant", précise-t-il. Une mise sur pause de son activité qui ne pouvait pas tomber au plus mauvais moment, alors que la saison des semences bat son plein. 

"C'est dommage de devoir s'arrêter faute de gasoil, parce qu'on fait du très bon travail en ce moment. On est dans la période optimum des semis, des blés, des orges. On va devoir prendre des décisions, c'est-à-dire, soit quand même semer avec un espoir de rendement moindre, soit purement et simplement abandonner les prévisions de semis qu'on avait." Une dernière option dramatique pour Pascal qui espère encore être livré à temps pour ses semis, et avoir une récolte décente l'année prochaine. 

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