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Mélina Facchin (correspondante dans le Grand Est) , modifié à
Il manque environ 5.000 maîtres-nageurs en France, selon la Fédération française de natation. Le problème n’est pas nouveau mais semble s’amplifier. Si bien que certaines piscines sont obligées de restreindre leurs horaires d’ouverture face à ce manque de personnel. C'est le cas dans le Bas-Rhin, où Europe 1 s'est rendue.

Les beaux jours reviennent, c’est bientôt l’été, la saison du soleil, des baignades. Mais pour se rafraîchir ou apprendre à nager en toute sécurité, encore faut-il suffisamment de maîtres-nageurs. Or, il en manque environ 5.000 en France selon la Fédération française de natation, notamment dans les piscines municipales. Illustration au centre nautique Aquavallées de Bassemberg dans le Bas-Rhin.

"Il faudrait deux voire trois maîtres-nageurs en plus"

"Vous respirez sur le côté tous les trois mouvements", explique Maximilien à une demi-douzaine d’enfants venus apprendre à nager cet après-midi-là. Le jeune homme est maître-nageur sauveteur dans ce centre aquatique depuis cinq ans. Et il n’a pas beaucoup de collègues : "On est trois et il faudrait deux voire trois maîtres-nageurs en plus", confirme-t-il.

Si bien que le directeur de cette piscine, Jean-Luc Bianchi, doit régulièrement troquer sa chemise contre un maillot de maître-nageur. "Normalement, ce n’est plus mon travail, mais je suis obligé de remettre le t-shirt [de maître-nageur] entre 12 heures et 20 heures par semaine" explique-t-il.

Réduction forcée des horaires d’ouverture

Face à ce manque de personnel, Jean-Luc Bianchi doit revoir les horaires d’ouverture de sa piscine à la baisse. "Depuis deux ans, en mars, avril, mai, on est obligé de fermer les week-ends" regrette-t-il. Le problème n’est pas nouveau mais s’aggrave depuis quelques années selon lui : "En 2019, on ouvrait, notamment l’été, de 10 heures à 20 heures", se souvient-il. "Depuis trois ans maintenant, on est obligés d’ouvrir de 12 heures à 18h30-19 heures", poursuit le directeur de la piscine.

Alors, pourquoi de telles difficultés de recrutement ? Jean-Luc Bianchi estime qu’il est "difficile d’attirer des jeunes dans cette vallée" un peu isolée, pour un travail "en horaires décalés" et payé "environ 2.000 euros bruts par mois".