L'Élysée pose un lapin à la FNSEA. L'exécutif reporte un rendez-vous qui devait avoir lieu mardi avec le principal syndicat agricole, "incapable de se mettre d'accord avec les autres organisations sur quatre ou cinq mesures fortes", selon les propos des pouvoirs publics rapportés par la presse. "Ils montrent le fossé entre les déclarations et les actes", rétorque le patron de la FNSEA. Autre signe de ce fossé : ces aides promises et qui ne viennent pas. Europe 1 est allée à la rencontre des producteurs bio des Pays de la Loire.
"Le mois dernier, on a vidé les caisses donc il faut qu'on trouve une solution avant la fin du mois", s'inquiète Charles Chevalier, éleveur de port. La solution devait venir des aides à la reconversion en bio. Seulement, dans ce groupement agricole d'exploitation en commun à Couffé, en Loire-Atlantique, que se partagent sept producteurs, les aides, on les attend toujours.
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"Nous, pour les sept personnes, il nous manque 65.000 euros, alors on est vraiment dans le brouillard complet", reprend Charles Chevalier. "Si on n'arrive pas à aller chercher un prêt à la banque, on ne sera plus capable d'acheter d'aliments pour nos animaux ou prélever des salaires."
"Je suis obligé de faire un prêt à 4,65%"
Quand il pose la question, Brice Guyot, lui, reçoit inlassablement la même réponse "Le logiciel n'est pas encore prêt", répète-t-il. Un problème informatique qui plonge de nombreux exploitants dans le rouge, dont cet agriculteur en Vendée. "J'attends plus de 12.000 euros. J'ai du mal à payer l'apprenti qui est chez moi en ce moment, ce qui fait que je suis obligé de faire un prêt à 4,65 % de taux pour payer à mes fournisseurs. Les engagements, je les ai tenus. Mais sauf que derrière, les engagements de l'État ne sont pas arrivés."
En Pays de la Loire, pas moins de 1.200 producteurs bio sont en attente de ces fameuses aides, soit 12% des agriculteurs de la région.