«Il y a eu des tirs et même des morts» : dans une cité de Nice, les parents inquiets pour la sécurité de leurs enfants
À Roquebillière, cité de Nice-Est gangrénée par le narcotrafic, où un homme a été abattu le 31 janvier dernier, les parents interdisent désormais à leurs enfants de sortir après l’école. Beaucoup se sentent en insécurité au sein du quartier.
Depuis des mois, fusillades et règlements de compte entre narcotrafiquants se multiplient dans le quartier de Roquebillière, à Nice. Au point où certains habitants interdisent à leurs enfants de sortir après l'école.
Un quartier "de plus en plus dangereux"
Ahmed est l'un d'entre eux. Il vit dans les HLM de la rue Fénoglio de Briga depuis plus de dix ans, et est père de trois adolescents de 14, 16 et 18 ans. Sous ses fenêtres, un marché de la drogue à ciel ouvert. "Ça devient de plus en plus dangereux. Il y a eu des tirs et même des morts. On reste à la maison, au travail, les enfants à l'école. S'ils sortent, ils vont se balader, mais ils ne restent pas dans le quartier", assure-t-il, soucieux de leur sécurité.
Dans les ruelles du quartier, ou sur la dalle aux pieds des immeubles gris, Sonia n’entend plus les cris et les rires des enfants. "Ils étaient tout le temps dehors. Maintenant, il n'y a plus personne, cela fait désert. Ça fait 13 ou 14 ans que je suis là et ce n'est pas la première fois qu'il y a des fusillades. Cela devient le quotidien", s'inquiète cette dernière.
Appuyée sur ses béquilles, une dame âgée qui marche difficilement ne se sent, de son côté, plus en sécurité dans sa cité, avouant que "tout est fermé" chez elle et s'être déjà fait voler son sac dans l'ascenseur. Et si la plupart des habitants disent aimer leur quartier, beaucoup souhaitent, en conséquence, également le quitter !