Deux mois plus tard, les négociations continuent. Après des blocages, des manifestations puis un Salon de l'Agriculture mouvementé, les syndicats d'agriculteurs rencontreront de nouveau le Premier ministre, Gabriel Attal, ce lundi. L'objectif est toujours le même : faire en sorte que les agriculteurs aient de meilleurs revenus et alléger les contraintes administratives qui pèsent sur leurs exploitations. Parmi elles, certaines normes environnementales dont la lourdeur et la charge financière a été plusieurs décrier par les exploitants.
Pour autant, Patrick Legras, porte parole de la Coordination rurale, n'attend pas grand chose du nouvel échange avec le Premier ministre. Il regrette le manque d'écoute du gouvernement, notamment sur la question du glyphosate.
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"Du baratin"
"On nous dit qu'il faut surtout que ça soit mieux pour les consommateurs, et on dit 'très bien'. Sur le glyphosate, qui est quand-même un dossier très pointu, c'est ce que j'ai dit à Agnès Pannier-Runacher (ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ndlr) : en France, la norme c'est 0,3 milligramme par kilo. C'est très bien, on n'a rien dit. Donc on aimerait la même norme pour les produits d'importation. Elle m'a répondu que ce n'était pas à l'ordre du jour", peste-t-il.
"Donc ce n'est même pas 'on en discute', c'est : 'ce n'est pas le moment d'en parler'. Ils nous la jouent à l'envers. C'est comme le Ceta et tous ces accords, c'est du baratin. On fait des votes mais on sait qu'en dernier recours, l'Union européenne peut quand même les signer. Donc ça sert à quoi ?", ajoute le porte-parole de la Coordination rurale, qui ne décolère pas. Depuis les nombreux échanges avec le gouvernement, plusieurs organisations syndicales agricoles ont annoncé vouloir reprendre les mobilisations face au manque de résultat des promesses de l'exécutif.