Un bénévole du diocèse a été mis en examen et placé en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche dans le cadre de l'enquête ouverte après l'incendie dans la cathédrale de Nantes le 18 juillet, a annoncé dimanche le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès. Placé en garde à vue samedi matin, il a été mis en examen "des chefs de destructions et dégradations par incendie et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention", a indiqué le procureur dans un courriel.
"Il regrette amèrement les faits"
"Mon client a coopéré", a affirmé au quotidien Presse-Océan l'avocat du mis en examen, Me Quentin Chabert. "Il regrette amèrement les faits et évoquer cela a été pour lui une libération. Mon client est aujourd'hui rongé par le remords et dépassé par l'ampleur qu'ont pris les événements", assure-t-il. L'homme "a reconnu, lors de l'interrogatoire de première comparution devant le juge d'instruction, avoir allumé les trois feux dans la cathédrale : sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique", a précisé le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès au quotidien.
"J'ai confiance en lui"
Cet homme de 39 ans était chargé de fermer la cathédrale la veille de l'incendie. Il s'agit d'un "Rwandais, venu se réfugier en France il y a quelques années", avait expliqué la semaine dernière le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois. Selon le recteur, le bénévole est "servant d'autel" et il le connaissait "depuis quatre ou cinq ans". "J'ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs", avait-il expliqué. Le bénévole avait été placé en garde à vue quelques heures après l'ouverture de l'enquête, le 18 juillet, puis remis en liberté le lendemain soir. Les enquêteurs souhaitaient l'interroger car après l'incendie aucune trace d'effraction n'avait été constatée sur les accès à l'édifice dans lequel trois points de départ de feu avaient été constatés.
"Privilégier la piste criminelle"
Dans le cadre de cette enquête, "plus de trente personnes" ont été entendues et une vingtaine d'enquêteurs de la police judiciaire ont été mobilisés, avec notamment le renfort du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, afin de déterminer la cause de l'incendie, a expliqué dans un communiqué samedi soir le procureur de la République de Nantes. "Les premiers résultats communiqués par le laboratoire central de la Préfecture de police de Paris amènent à privilégier la piste criminelle", précise procureur. Le bénévole du diocèse avait été interpellé dans la foulée de l'incendie, et remis en liberté le lendemain sans poursuite, dans le cadre de l'enquête ouverte pour "incendie volontaire" par le parquet.
L'homme a été mis en examen dans la nuit "des chefs de destructions et dégradations par incendie" et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Il encourt pour cette infraction "une peine de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende", a ajouté le procureur.