Plusieurs victimes et associations vont déposer une plainte collective mercredi, plus de dix jours après l'intervention policière controversée, à Nantes, lors de la Fête de la musique. Quatorze personnes éraient alors tombées dans la Loire et une personne est toujours portée disparue. Aux alentours de quatre heures du matin, les forces de police étaient intervenues pour mettre fin à une soirée électro qui se déroulait dans la ville, sur un quai de la Loire. Les policiers auraient alors répliqué, à coups de gaz lacrymogène, à des tirs de projectiles. Jérémy était présent ce jour là et il faisait partie des 14 personnes tombées dans la Loire.
"J'ai décidé de porter plainte, pour mise en danger de la vie d'autrui par personne dépositaire de l'autorité. Il n'y a qu'en portant plainte et en se faisant entendre que l'on arrivera à faire en sorte que cela soit puni et que cela ne se reproduise plus", raconte-t-il aujourd'hui au micro d'Europe 1. "Le fait qu'ils nous attaquent comme ça, c'était gratuit. Je suis tombé dans la Loire. N'importe qui tombe dans la Loire peut y rester, c'est l'un des fleuves les plus dangereux. J'ai eu beaucoup de chance, ce n'est pas le cas de tout le monde malheureusement", poursuit-il.
"Ça aurait pu être beaucoup plus lourd"
Depuis cette nuit du 21 au 22 juin, en effet, on est toujours sans nouvelle de Steve Caniço, un jeune homme de 24 ans qui a disparu ce soir-là après la rixe avec les fores de l'ordre. Jusqu'à aujourd'hui les recherches, qui continuent encore cette semaine, n'ont rien donné.
"Ça fait dix jours qu'il a disparu. Je viens ici tous les jours pour soutenir ses amis et sa famille", raconte Jérémy, selon qui le bilan aurait pu être bien pire. "J'ai aidé quelqu'un. Je ne sais pas s'il s'en serait sorti sans moi, il était blessé. Ça aurait pu être beaucoup plus lourd", assure-t-il. Et de s'interroger : "Pourquoi ont-ils agi comme ça, avec autant de violence ? Je ne comprends pas du tout, je suis en total incompréhension".
Selon le préfet, les forces de l'ordre sont intervenues parce que la musique, qui devait s'arrêter à 4 heures, avait été rallumée. Pour lever le voile sur cette affaire, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a saisi l'IGPN, la police des polices. C'est peu dire que ses conclusions sont attendues.