Pourquoi les heurts entre des policiers et des supporters bastiais à Reims - dont l’un a perdu un œil - provoquent-ils une telle levée de boucliers sur l’île de Beauté ? Le Sporting Club de Bastia "n’est pas un banal club de foot", explique la journaliste Hélène Constanty mercredi dans la Matinale d’Europe 1.
"Une fierté immense". Selon elle, le club, contrôlé pendant des années par le Front de libération nationale Corse (FLNC), a gardé "une très forte charge symbolique", même si le FLNC a officiellement déposé les armes en 2014. "Lorsqu’il y a des affrontements entre les jeunes et la police, ça réveille de mauvais souvenirs du mouvement nationaliste clandestin." Sept supporters bastiais soupçonnés de violences sur des policiers après un match de L1 contre Reims samedi seront jugés le 22 mars. Depuis, la tension est montée d’un cran avec plusieurs manifestations sur l’île.
L’auteure de Razzia sur la Corse : des plasticages à la folie spéculative a évoqué la "fierté immense" que tirent les Corses des résultats du club bastiais. "C’est un club qui est très particulier parce que c’est un tout petit club (...) Il a des moyens ridicules comparé aux club nationaux et il fait jeu égal, il a quand même des performances extraordinaires."
"Ne pas faire d’amalgame". La journaliste, qui écrit notamment pour Médiapart et Causette, est également revenue sur les résultats des élections régionales de décembre sur l’île. Gilles Simeoni a été élu président de région, tandis que Jean-Guy Talamoni préside l’Assemblée corse. "Il ne faut pas faire d’amalgame entre ces incidents et l’élection de ces représentants", qui représentent selon elle un espoir pour l’île. "C’est une classe politique plus jeune", explique-t-elle. "Elle est contre le cumul des mandats et veut lutter contre la corruption ambiante."