Judith Godrèche, l'une des actrices à avoir témoigné dans la presse contre Harvey Weinstein dès octobre, voit dans l'inculpation du producteur déchu "un souffle d'espoir de changement", dans une interview au JDD. "J'étais extrêmement fébrile" en apprenant la nouvelle de l'inculpation vendredi à New York du producteur, pour un viol et une fellation forcée, plus de sept mois après les premières accusations portées contre lui. "J'avais du mal à y croire", confie-t-elle.
"Une petite révolution". "Que cet homme se retrouve devant la justice sonne comme une petite révolution", poursuit l'actrice française, qui avait décrit au New York Times été victime de harcèlement sexuel de la part d'Harvey Weinstein dans une chambre d'hôtel à Cannes en 1996, quand elle avait 24 ans. "C'est comme un souffle d'espoir de changement", ajoute Judith Godrèche, pour qui "cette nouvelle doit semer le doute chez ceux qui se croient protégés". "Je ressens le réel désir de changement à Hollywood, une force en marche, passionnée, mais il s'agit de révolutionner un système tellement bien huilé que ça ne se fera pas du jour au lendemain", juge-t-elle toutefois.
"Homme intouchable". "En octobre 2017, lorsque j'ai accepté de me confier, il paraissait impensable que Weinstein finisse un jour devant un tribunal", dit encore Judith Godrèche. "Pour tous, c'était l'homme intouchable, appartenant à cette caste dont l'impunité ne saurait être remise en question et dont le statut était ultraprotégé". Elle raconte aussi à quel point témoigner dans la presse a été "vertigineux", et que "le plus difficile" avait été de devoir parler à ses enfants de ce qui s'était passé. L'actrice, qui a reçu des "réactions de solidarité" après son témoignage, confie avoir "un projet de film qui mêle l'expression corporelle et le dénouement d'un triste secret, sur le pouvoir thérapeutique de la danse".