Suspendues au plafond, des pancartes colorées pour des recrutements, pour des outils de santé dernier cri ou encore pour un tout nouveau modèle de blouse... Toutes ces images censées attirer les participants du salon Infirmier, à la porte de Versailles à Paris, ne fonctionnent plus. Chez les infirmiers, c'est l'épuisement qui domine. "Le manque de personnel, l'organisation et le fait de faire trop de choses en un seul métier...", énumère au micro d'Europe 1 Anaïs, infirmière au CHU de Paris depuis six ans qui ne supporte plus ses conditions de travail rendues encore plus complexes par la crise du Covid-19. "C'est d'ailleurs pour ça que je pars de l'hôpital et que je veux faire du domicile."
"Je ne pense pas rester infirmier toute ma vie"
Dans des allées plus vides qu'à l'accoutumée du salon, l'envie de changement qui anime les infirmiers se ressent dès l'école. "Je ne pense pas rester infirmier toute ma vie", assume Sowell, étudiant infirmier. "Je ferais peut-être des spécialisations, peut être vers des études en santé publique ou complètement autre chose, voire partir à l'étranger." Un désamour que Fleur Fantino, RH spécialisé dans la santé, subit de plein fouet.
"On est en pénurie d'infirmières toute l'année"
"On recrute toute l'année, on est en pénurie d'infirmières toute l'année", lâche-t-elle sans détour au micro d'Europe 1. "Pourtant, il y en a beaucoup qui sortent diplômés, mais beaucoup d'infirmières travaillent juste pendant 24 mois, puis vont faire du libéral." L'AP-HP a par exemple 100 postes d'infirmières vacants actuellement. Soit deux fois plus que l'année dernière.