Le ministère de l'Éducation nationale accélère sur les autotests du Covid-19 pour les déployer dès la rentrée. La commande s’élève à 245 millions d’euros, selon les informations recueillies par Europe 1, mercredi soir. L’idée est d’en fournir aux professeurs du primaire dès le 26 avril, et dès le 3 mai aux lycéens et professeurs du second degré à hauteur de deux fois par semaine. La Haute autorité ne recommande pour l’instant de les destiner qu’aux plus de 15 ans. Le ministère de l'Éducation nationale est donc en train de consulter les enseignants, les chefs d’établissement pour savoir comment faire très concrètement pour les organiser.
Deux hypothèses sur la table
Faut-il les déployer en classe ou à la maison ? Première hypothèse sur la table : réaliser les autotests en classe. Soit en regroupant les élèves de plusieurs classes dans une grande salle pour une partie théorique, puis en TP de SVT, ou bien durant l’heure de cours de SVT.
Avec, dans ce cas, une première partie théorique d’explications des consignes, puis une deuxième, pratique, chaque élève à sa table avec son long coton-tige dans le nez. Mais les enseignants sont perplexes. Que faire s’il y a des élèves positifs ? Comment meubler pendant les 20 minutes d’attente du résultat ? Les enseignants frileux demandent à ce que les tests soient plutôt faits a la maison pour qu’ils soient sous contrôle des parents.
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La réticence des proviseurs
Même réticences du côté du syndicat des proviseurs, le SNPDEN, consulté mercredi par le cabinet du ministre. S’ils sont partants pour servir de base logistique pour entreposer des autotests, hors de question en revanche de demander aux enseignants d’encadrer les tests. Un chef d’établissement nous glisse : "Un bon tuto sur You Tube sera plus efficace qu’un agrégé d’espagnol."
La question doit de toute façon être tranchée au niveau interministériel. Et le ministère de l’éducation nationale doit communiquer très rapidement sur les détails et les conditions de déploiement.