Il n'était plus suivi. L'auteur de l'attaque de samedi soir à Paris était connu des services de renseignement depuis juillet 2016 et "fiché S" en raison de sa proximité avec des membres de la mouvance islamiste radicale strasbourgeoise, mais il ne faisait pas l'objet d'un suivi étroit. Les policiers du renseignement n'avaient jamais décelé chez lui une particulière dangerosité, au point d'avoir relâché l'attention l'an dernier quand il a déménagé de Strasbourg à Paris avec sa famille.
D'après les informations d'Europe 1, cela faisait 16 mois très exactement que les services de renseignement n'avaient pas rédigé la moindre note concernant Khamzat Azimov, la dernière remontant à janvier 2017. À l'époque, les policiers signalaient sa venue, en région parisienne en compagnie d'un ami Tchétchène du même âge, habitant à Strasbourg. Un individu inscrit lui aussi au FSPRT, le fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste.
Velléités de départ vers la Syrie. Les deux garçons s'étaient faits repérés en juillet 2016, au milieu d'un groupe de 7 à 8 personnes qui avaient des velléités de départs vers la Syrie. Simples velléités, puisque aucun d'entre eux n'a jamais quitté la France. En revanche, la jeune fille qu'ils étaient venus voir en janvier dernier à Drancy a tenté rejoindre l'État islamique mais a été interceptée avant même d'arriver en Turquie. Renvoyée en France, elle a passé presque un an en prison, avant d'être remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Un homme présenté comme un "suiveur". Au total, selon les informations d'Europe 1, en six mois, le nom de Khamzat Azimov apparaît dans une dizaine de notes de la DGSI, de juillet 2016 à janvier 2017. Mais il y est présenté comme un "suiveur", "à la lisière" du groupe, "moins intéressant" et "moins dangereux", a priori, que son ami strasbourgeois interpellé hier matin et toujours en garde à vue lundi. Un ami qui portait un t-shirt avec inscrit devant "Grozny", la capitale de la Tchétchénie et derrière, le dessin d'une kalachnikov.
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Une vidéo d'allégeance. Pourtant, l'assaillant avait enregistré et envoyé à l'avance une vidéo d'allégeance à l'Etat islamique dans laquelle il s'exprime en français, face caméra, sous une capuche et le bas du visage masqué. La revendication de l'attaque dès samedi soir par le groupe État islamique n'était donc pas opportuniste. Alors, pour savoir si son entourage connaissait son projet d'attaque meurtrière, ses parents ont été placés en garde à vue. Tout comme l'un de ses plus proches amis radicalisés, un membre du groupe strasbourgeois âgé de 20 ans comme lui. Lorsque les policiers l'ont arrêté, il avait un t-shirt noir portant l'inscription "Grozny", capitale de la Tchétchénie, et dans le dos : le dessin d'une kalachnikov.