Incarcéré depuis près de six mois, Tariq Ramadan reste mis en examen pour viols sur deux femmes. La demande de "démise en examen" déposée le 15 juin par l'avocat de l'intellectuel musulman a été rejetée par les trois magistrats instructeurs, vendredi, selon les informations d'Europe 1.
La version d'Henda Ayari fragilisée. Le récit de la première plaignante de l'affaire Ramadan, Henda Ayari, a récemment été fragilisé par les vérifications des enquêteurs : le jour où elle dit avoir été violée, l'accusatrice se trouvait en effet à un mariage, selon deux témoignages. "A aucun moment elle a dit que c’était la date de façon ferme et définitive", a réagi auprès d'Europe 1 l'un de ses avocats, Me Jonas Haddad. Sa cliente avait déjà changé une première fois le lieu et la date des faits qu'elle dénonce. Mais ces nouveaux éléments n'ont donc pas fait basculer la décision des juges.
"Indices graves et concordants". D’après le document qu’Europe 1 a pu consulter, les juges estiment qu'"en dépit des déclarations hésitantes" d'Henda Ayari, "les indices graves et concordants subsistent" et que cette démise en examen serait "prématurée". Quant à Chrystelle, la deuxième plaignante, Tariq Ramadan reste mis en examen pour viol sur personne vulnérable, les magistrats soulignant que "les éléments graves et concordants demeurent".