Après un viol en réunion et l'agression d'un policier, la question de la sécurité se pose plus que jamais à Nantes. Même si le préfet relativise, le sentiment d'insécurité est bien présent chez les habitants. Car désormais, lorsqu'il s'agit de sortir le soir, ses habitants y réfléchissent à deux fois.
Des jeunes femmes se confient au micro d'Europe 1 : "J'essaye d'être toujours accompagnée par un homme. Et si je n'ai pas d'homme avec moi, au moins par des copines." Une autre est plus catégorie : "Même que entre filles, je dis non. J'ai même refusé de sortir, j'avais payé ma place au Warehouse et finalement j'ai annulé parce que je savais que j'allais me retrouver toute seul après. Et dans les transports, je ne peux pas..." Ici, "il y a beaucoup d'insécurité". "Je viens de Rennes et je me sens moins à l'aise à Nantes. Oui, c'est une plus grosse ville, mais quand même", confie une Bretonne installée dans la ville de Loire-Atlantique.
"Nantes a changé de statut ces 20 dernières années"
Nantes a changé de visage en deux décennies. La démographie a doublé, ce qui peut expliquer une hausse de l'insécurité ressentie mais réelle. Les faits de violences sur la voie publique sont repartis à la hausse depuis la fin de la crise sanitaire, mais sans retrouver les niveaux d'avant.
"Si on compare 2022 avec les années d'avant Covid, on ne retrouve pas encore, et tant mieux, le même niveau de violence sur la voie publique", explique Didier Martin, préfet de la Loire-Atlantique. "Il y a clairement un effet de rattrapage par rapport aux très fortes baisses qui avaient été constatées en 2020 et 2021, donc je comprends que ça marque nos concitoyens. Il faut dire aussi que Nantes a changé de statut ces 20 dernières années. Il y a un niveau de délinquance en rapport avec son nouveau statut de grande métropole européenne."
Soutien au policier gravement blessé à la suite d’un refus d’obtempérer à Nantes. Afin d’y mener de nombreuses opérations de police, une unité de force mobile y est envoyée dès ce soir sur mon instruction et la CRS 8 sera sur place demain.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 27, 2022
Et pour répondre à cette nouvelle configuration, 70 fonctionnaires de police ont été recrutés ici depuis janvier 2021. Ce mardi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur Twitter un renforcement des effectifs policiers et le déploiement de CRS spécialisés dans les violences urbaines.