En une semaine, des centaines de femmes ont témoigné sous le hashtag UberCestOver. 1:26
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Caroline Baudry, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Depuis quelques jours sous le #UberCestOver, de nombreuses femmes victimes de harcèlement sexuel témoignent de l'insécurité qui règne à bord des VTC de la plateforme Uber. Europe 1 a rencontré Camille, une jeune femme qui, en rentrant d'un concert, a rencontré un chauffeur qui lui a fait des avances sexuelles. 
TÉMOIGNAGE

Une crainte pour la sécurité des passagers, notamment des femmes. C'est l'une des raisons qui a poussé lundi la ville de Londres à suspendre le permis d’exercer d'Uber. Si la plateforme de VTC compte faire appel de cette décision, il suffit de se rendre sur les réseaux sociaux, où de nombreuses femmes témoignent avec le hashtag UberCestOver. En une semaine, on compte déjà plus de 500 témoignages, de femmes embrassées de force, touchées, insultées, menacées, ou encore suivies jusqu'à leur domicile. 

"Il commence à me dire 'regarde tu m'excites'"

Parmi elles, Camille, victime de son chauffeur alors qu'elle rentrait chez elle après un concert. "Il a commencé à me dire, 'je suis sûr que tu es chaudasse, que tu aimes le sexe, que tout ça te plait'", raconte la jeune fille au micro d'Europe 1. "À un moment, je vois qu'il baisse son jogging et j'ai eu le réflexe de tourner la tête parce que je me suis dit que ce n'était pas possible, que ce n'était pas en train d'arriver. Et là, il commence à me dire 'regarde tu m'excites'. Tout ça a duré 45 minutes, je suis restée figée, en mode survie. Je me suis dit que je devais rentrer chez moi." relate la victime. 

"Je suis sortie en courant, j'ai vite refermé la grille, et c'est quand je me suis retrouvé dans le hall de mon immeuble que j'ai réalisé et que je fonds en larmes d'un coup. J'ai eu très peur que ça soit pire, vraiment." Juste après son agression, Camille, bien décidée à porter l'affaire en justice se tourne vers Uber, sans obtenir aucune aide. Mais lundi, face au scandale suscité par les témoignages, les choses changent et Uber prend l'engagement de donner toutes les informations nécessaires aux victimes pour qu'elles puissent déposer une plainte.

Jusque-là, ces femmes ne se voyaient proposer pour seule réparation que le remboursement de leur course.