Les forces de l'ordre ont débloqué mardi matin, peu avant 6 heures, la raffinerie de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture. Elles ont rencontré une "résistance importante" de la part de 200 militants de la CGT. Le syndicat dénonce une "attaque sans sommation".
Un blessé léger. Plus précisément, les forces de l'ordre ont dégagé les accès à la raffinerie Esso ainsi qu'au dépôt de carburants du site. Peu après 6h, l'opération des forces de la Sécurité publique, qui avait débuté à 4h15, était "terminée et les barrages levés", selon la préfecture qui déplore un blessé léger parmi les forces de l'ordre. Celles-ci ont fait face à de nombreux jets de projectiles et ont répliqué à coup de grenades lacrymogènes, a-t-on précisé de même source. Suite à l'intervention, des camions citernes et des voitures, bloqués aux ronds-points environnants, recommençaient à circuler au compte-gouttes et pénétraient dans les sites d'approvisionnement sous escorte policière. Des restes de pneus fumants jonchaient la chaussées avec de part et d'autre des campements abandonnés.
"Ils ont mis Fos à feu à sang". "Ils ont attaqué au flash-ball, au gaz lacrymogène et au canon à eau. On ne nous a même pas dit 'dégagez, dégagez-pas', il n'y a pas eu de sommation", dénonce Roger Lamour, secrétaire général de la fédération CGT à Europe 1. "Il n'y a eu aucune discussion, rien du tout", poursuit-il. "Là, on est à peu près une cinquantaine à être complètement bloqués, assiégés, il faut le dire, dans l'union locale. On est coincé dans tout Fos", regrette-t-il. "Ils ont mis Fos à feu à sang, c'est vraiment une honte. C'est ça la démocratie en France ? Merci Monsieur Valls", conclut le syndicaliste. Un autre syndicaliste dénonce lui aussi la violence de l'intervention : "ils ont pris des camarades, ils leur ont cassé la gueule contre des voitures", dénonce-t-il. "On savait qu'ils allaient venir comme ils font d'habitude, 'vous n'avez plus rien à faire, circulez de là, partez'. Qu'est ce qu'on aurait fait ? On serait parti", explique-t-il.
Bloqués depuis lundi. Des militants CGT avaient commencé à bloquer les lieux lundi dernier dans le cadre d'un mouvement de protestation demandant "le retrait de la loi Travail". Ils avaient indiqué lundi qu'ils comptaient maintenir les barrages jour et nuit jusqu'à la manifestation nationale prévue jeudi.
"Pris en otages". La ministre du Travail, Myriam El Khomri, avait déploré lundi lors d'une déplacement à Marseille que "des salariés, des Français soient pris en otage" alors que six raffineries françaises sur huit sont affectées par des mouvements de protestation contre son projet de loi. Les forces de l'ordre étaient déjà intervenues mardi pour débloquer deux ronds-points, celui de Saint-Gervais qui conduit au dépôt de carburants et celui des Vallins qui mène à la raffinerie Esso.