Coronavirus, économie, emploi des jeunes... Emmanuel Macron a fait une série d'annonces diverses et variées ce mardi lors de son interview face à Léa Salamé et Gilles Bouleau, dans le cadre d'un 14-Juillet totalement inédit. Mais quid de l'écologie ? Le président de la République a évoqué plusieurs mesures, comme sa volonté d'un "redéveloppement massif du fret ferroviaire, des trains de nuits ou des petites lignes", le rappel de son ambition d'un grand programme de rénovation énergétique des écoles et des Ehpad, ou encore sa volonté d'inscrire la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution "le plus vite possible". Mais cela reste encore loin du compte, à en croire certains défenseurs de l'environnement.
"On reste encore trop dans le flou"
"Pour l’instant, on reste encore trop dans le flou sur la part que cette transition écologique peut occuper dans la sortie de crise, et dans cette construction d’un nouveau chemin", commente ainsi au micro d'Europe 1 le député Matthieu Orphelin, ex-marcheur et proche de Nicolas Hulot. Sur un entretien de 1h20, il a calculé le temps passé par Emmanuel Macron a parler d'écologie, et selon lui, cela fait seulement sept minutes. "Ça va dans le bon sens, c'est le début. Il y a encore énormément de sujets sur lesquels on peut faire beaucoup mieux", estime pour sa part la président du WWF France, Isabelle Autissier.
"Une fenêtre de tir exceptionnelle"
Invitée du "Grand journal du soir" d'Europe 1 quelques heures après l'entretien du président, elle avance que la France "a une fenêtre de tir exceptionnelle" pour amorcer une véritable transition verte. "On met des centaines de milliards sur la table [pour relancer l'économie], mais il ne faut pas que cet argent serve à refaire 'le monde d'avant'. Ça ne nous préserverait pas des prochaines crises." D'après son association, c'est "un million d'emplois d'ici 2022" qui pourraient pousser en France avec une transition écologique réussie, soit "le double de ce que l'on a en faisant la relance du monde d'avant".
Quant à la demande de la Convention citoyenne sur le climat d'inscrire "le plus vite possible" la lutte contre le réchauffement climatique dans l'article premier de la Constitution, l'ex-navigatrice avoue qu'il s'agit "d'une avancée importante".
La lutte pour le climat dans la Constitution ? "Un très bon signe"
Un point de vue partagé également par Grégoire Fraty, l'un des 150 citoyens de la Convention. "C’est un très bon signe pour nous", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On parle quand même de demander à tous les Français un dimanche matin de se prononcer pour ou contre la protection de la biodiversité, du climat, et de la lutte contre le dérèglement climatique."
Tous estiment que le Président n'a pas été assez concret, mais espèrent que le discours de politique générale du Premier ministre Jean Castex, prévu mercredi devant l'Assemblée nationale, sera à la hauteur de leurs attentes.