"On voyait les CRS courir, tirer des lacrymogènes, puis on a vu d'autres personnes ouvrir le grand portail. Ils étaient une cinquantaine pour le faire tomber." Mercredi après-midi, Dounia, une patiente, a assisté à cette scène impensable à la Pitié-Salpêtrière, quand des manifestants radicaux, qui participaient au défilé du 1er-Mai à Paris, ont forcé l'entrée de l'hôpital et se sont brièvement introduits dans le service de réanimation chirurgicale.
"Je n'avais jamais vu ça dans ma carrière"
"Malgré l'ensemble des mesures de sécurité qui avaient été prises sur le site, puisqu'on avait fermé l'intégralité des portes qui donnaient sur le boulevard de l'Hôpital, les manifestants ont forcé le portail situé au numéro 97. Les chaînes ont cédé", rapporte de son côté la directrice de l'hôpital Marie-Anne Ruder, qui était présente sur place lors de l'incident. "On est tous profondément choqués par une intrusion de cette force", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "Je n'avais jamais vu ça dans ma carrière. On est un service public hospitalier… Ça a été très éprouvant pour les personnels."
"La situation était particulièrement critique"
L'intervention rapide des policiers a permis de déloger les intrus avant d'autres frayeurs et dégâts. "Quand vous voyez des dizaines de personnes qui arrivent vers vous et qui essayent de défoncer une porte, et que vous avez des patients en réanimation, votre seule obsession est de les protéger. Fort heureusement, les policiers sont arrivés à pied et en moto au moment où la porte était soumise à pression. Leur intervention a été cruciale, parce que la situation était particulièrement critique", raconte Marie-Anne Ruder.
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"Je crois que l'on touche le fond"
Selon le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu sur place en fin d'après-midi, l'hôpital a été "attaqué" par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche "black blocs". C'est avec effarement que Christophe Castaner a commenté : "Aujourd'hui, en France, il y a des gens qui attaquent un hôpital et un service de réanimation. Je crois que l'on touche le fond de la bêtise, et de la violence, et de la prise de risque pour ceux qui sauvent des vies." Trente personnes ont été interpellées, a indiqué un policier au ministre lors de sa visite. Martin Hirsch, le directeur général de l'AP-HP, a annoncé son intention de porter plainte.