Jacky, un retraité de 69 ans qui vit seul, a témoigné au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1 à propos de son addiction aux jeux vidéo et plus particulièrement aux échecs en ligne. "Je pissais dans mon verre pour ne pas lâcher les commandes", confie-t-il.
"Je suis passionné par les échecs. Je joue aux échecs sur Internet, des parties d'une minute en général. J'ai fait des séries de cinq heures, huit heures, douze heures et j'ai terminé par une série de 27 heures, de 10h le matin, jusqu'à 13h le lendemain après-midi. Je n'ai ressenti aucune fatigue.
"Je pissais dans mon verre pour ne pas lâcher les commandes"
Si je tenais un joueur qui était à ma portée et qui me permettait d'augmenter mon classement, je ne le lâchais plus. Je ne buvais plus, je ne mangeais plus... Il y a aussi des choses qui sont un peu gênantes à dire. Il y avait un joueur que je tenais, qui me permettait d'augmenter mon classement. Mes toilettes sont à dix mètres, je pissais dans mon verre pour ne pas lâcher les commandes. Je criais aussi. Même en pleine nuit... Quand, par exemple, j'avais piqué toutes les pièces de mon adversaire et que je perdais au temps, je hurlais !
J'ai pris conscience quand j'ai fait mes 27 heures que j'étais vraiment en danger. Je n'étais plus moi-même, c'était les parties qui me tenaient. Et c'est justement cette série de 10h du matin à 13h le lendemain qui m'a fait prendre conscience qu'il y avait un danger et je n'ai jamais renouvelé. Même une série de cinq heures, je ne la fais plus maintenant.
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Aucune sensation de fatigue
A partir du moment où vous avez arrêté, il faut marcher un peu, aller faire une course, se promener puis là, vous prenez conscience que, vraiment, vous avez fait quelque chose qui n'est pas à renouveler. Au milieu de ces 27 heures, si celui qui est pris dans cette addiction pouvait aller prendre un peu l'air, il ne reviendrait probablement pas dessus.
Moi, c'était sans arrêt, il n'y a pas eu d'interruption. Mes parties se déroulaient de manière ininterrompue. Le danger vient aussi du fait que vous n'êtes absolument pas fatigué, vous pouvez repartir au boulot. Je me rappelle que quand j'avais fait une session de huit heures, j'ai arrêté parce qu'il fallait que je parte au travail.
C'était une addiction, ça l'est toujours un peu. C'est une passion aussi ce jeu. Par Internet, c'est vraiment une addiction. Il existe des dizaines de sites où on peut jouer avec des joueurs du monde entier. Je joue encore un petit peu mais beaucoup moins. Je vois quand je vais être pris."
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