"Son dossier a pu faire bouger les choses !", estime Muriel Robin, mercredi sur Europe 1. Après l’annonce de la mort de Jacqueline Sauvage, l’actrice et humoriste a réagi, évoquant le "symbole" que représente celle dont elle a joué le rôle dans un téléfilm réalisé en 2018. Muriel Robin en a surtout profité pour dénoncer l'inaction de l'État. Affirmant que la "souffrance" de Jacqueline Sauvage "ne servira pas à rien", elle a déploré que "l'alerte ne soit pas entendue" alors que "plus de 300 femmes" meurent chaque année en France à cause des violences conjugales.
"Des Jacqueline Sauvage, il y en a plein en France"
La violence subie par Jacqueline Sauvage, "je l'ai approchée de très près", poursuit Muriel Robin qui l'a incarnée dans Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi. "C'était insoutenable pour moi, pour l'équipe. Un silence de mort après chaque prise, et c'était en faux...", raconte Muriel Robin, émue. "On peut donc imaginer en vrai... Mais on a mis quand même le doigt et le cœur sur la souffrance qu'elle pouvait ressentir".
"Des Jacqueline Sauvage il y en a plein en France et dans le monde, et on ne fait pas assez pour elles !", s'emporte l'actrice. "On demande un milliard, on ne nous le donne pas", poursuit-elle, ajoutant que l'État n'hésite en revanche pas à donner des milliards à Renault. "Là, ce sont des cadavres ! Qui les aura sur la conscience ?"
Jacqueline Sauvage s'est éteinte le lendemain de la mort de Gisèle Halimi, avocate et militante féministe. Aussi, Muriel Robin s'interroge : "Si ces grandes figures s'en vont, qui va être assez forte ?" pour mener la lutte contre ces violences faites aux femmes. Elle, l'assure : elle continuera à se battre. "Je le dis à Jacqueline, à ses enfants et petits-enfants, que sa souffrance n'aura pas servi à rien !"