Une journée entre douleur et incompréhension au collège Georges-Brassens du 19e arrondissement de Paris. C'est dans cet établissement qu'étudiait la jeune Lola, 12 ans, retrouvée morte ce vendredi soir dans une malle. La principale suspecte âgée de 24 ans, souffrant de problèmes psychiques et sans domicile, a été mise en examen pour meurtre et viol, avec actes de torture et de barbarie. Un drame qui pèse lourd dans les esprits des collégiens.
À la sortie lundi soir, les parents d'élèves se tiennent en silence face à la grille, tout près de la rangée de fleurs disposées le long de l'établissement.
"On était habillé en noir"
La tête baissée, le visage grave presque égaré, Marie, élève de cinquième, a vécu une journée très éprouvante. C'était la première sans sa camarade. "Je la voyais tous les jours. Ça fait bizarre que quelqu'un du collège soit mort, tout ce qui s'est passé… C'était triste", souffle-t-elle au micro d'Europe 1. "Il y avait des mots partout, des bouquets de fleurs partout. On était habillé en noir", détaille la collégienne.
Dans le collège Georges-Brassens, une cellule de soutien psychologique a été ouverte. Kenaya, une élève de sixième, a participé à des discussions en groupe avec des professionnels. "Il y avait plein de psychologues, ils étaient gentils, ils venaient avec l'aide dont on avait besoin, on était tristes", se désole la jeune fille, qui poursuit : "Ils nous ont dit d'oublier toute cette histoire et de penser à autre chose, sinon ça va nous traumatiser. Ils nous ont juste dit que l'enquête n'était pas encore finie".
Les parents d'élèves angoissés
Cette tristesse est également partagée par les parents d'élèves, qui étaient plus nombreux que d'habitude à la sortie des classes. Amelle, par exemple, ne laissera plus jamais sa fille seule sur le chemin de l'école. "On a décidé de l'accompagner. Elle ne rentre plus toute seule, c'est vraiment fini", tonne la mère de famille auprès d'Europe 1. "Je pense au pire", avoue-t-elle, "elle peut croiser quelqu'un dans la rue, dans l'ascenseur, dans l'immeuble... C'est la psychose, on a peur", avance Amelle.
Lundi soir, beaucoup de ces parents d'élèves étaient rivés sur leurs téléphones portables pour découvrir les derniers éléments de l'enquête. Avec, en toile de fond, l'interrogation sur les raisons qui ont poussé au meurtre de la petite Lola.