Le cours d'espagnol dans le collège-lycée privé catholique Saint-Thomas-d'Aquin, à Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques, venait tout juste de débuter. L'un des élèves d'une classe de seconde et âgé de 16 ans se lève et poignarde la professeure avec son couteau à peine sorti de son sac, au niveau de la poitrine, le tout sans prononcer une seule parole. Le meurtre de l'enseignante s'est déroulé en quelques secondes, dans la stupeur. Europe 1 a recueilli la parole d'Inès, témoin de la scène.
"D'un coup, l'élève a planté le couteau sur la professeure. Il s'est levé très naturellement, et quand j'ai levé les yeux, il était debout, déjà avec le couteau à la main", se souvient la lycéenne. "Je n'ai pas vu vraiment quand il s'est levé, mais il avait l'air tranquille. Je n'arrive pas vraiment à réaliser ce qu'il s'est passé, je ne pensais jamais vivre ça", confie l'élève.
Une enseignante a été poignardée dans le collège-lycée Saint-Thomas-d'Aquin.
Crédits photos : Benjamin Peter/Europe1
Un établissement confiné pendant deux heures
Immédiatement après le passage à l'acte, l'établissement a été confiné, comme en témoignent Paul et Patxi. Ils sont restés enfermés deux heures dans l'angoisse avec leur professeur. "On n'avait pas le droit de sortir, il ne fallait pas nous inquiéter en tout cas. On n'y croyait pas", rapporte le premier auprès d'Europe 1. "On ne savait pas quoi faire, c'était irréel", continue le second.
Paul affirme en outre que "certains profs ont pleuré". "On nous répétait qu'il ne fallait pas croire la télé, et qu'elle (l'enseignante tuée) n'était pas encore morte", ajoute-t-il, concédant qu'il jetait un œil sur son téléphone pour voir les dernières informations. "Pour nous, c'était écrit qu'elle était morte, mais nos professeurs, en tout cas la mienne, ne voulaient pas y croire". Comme Inès, Paul dit ne toujours pas réaliser ce qu'il s'est passé, et compare cette situation avec l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.
Ce jeudi, les élèves seront bien accueillis et les cours devraient être banalisés. La journée devrait permettre de mettre des mots sur ce qu'ils ont vécu, et ils seront notamment entourés par une cellule psychologique déjà en place. Une minute de silence est également prévue dans tous les établissements du pays, a annoncé le ministre Pap Ndiaye, soulignant "un jour triste pour l'Éducation nationale".
Pap Ndiaye s'est rendu sur place.