Publicité
Publicité

«J'en ai besoin pour me soigner» : à Mayotte, ces professeurs qui quittent l'archipel le temps de se reconstruire

Wilfried Devillers (envoyé spécial à Mayotte) . 1 min

Plus de dix jours après le passage du cyclone Chido, la situation reste difficile à Mayotte. Trop difficile pour certains, qui tentent désormais de quitter l'archipel par tous les moyens. Dans le corps enseignant, des centaines de demandes ont été déposées par des professeurs dépassés par la situation.

La reconstruction de Mayotte sera longue. Plus d'une semaine après le passage du cyclone Chido, le gouvernement multiplie les réunions pour planifier les différentes étapes vers le retour à la vie normale pour les Mahorais. Mais sur l'île, certains ne cachent plus leur envie de partir ailleurs. Certaines professions sont plus touchées que d'autres, à l'image du corps enseignant, ou au moins 500 professeurs ont fait leur demande pour quitter l'archipel, soit presque 10% des enseignants du département. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

C'est le cas d'Amenati qui peine à monter les escaliers qui mènent à la cellule de crise du rectorat. Enceinte de huit mois, elle avait prévu d'accoucher en métropole. Mais le cyclone a tout bouleversé. "On n'a jamais pu partir. Je rêve en fait de ce moment-là où je me dis : 'je suis dans l'avion' Il faut que j'aille ailleurs qu'à Mayotte. En métropole, je pourrai avoir une maternité où je pourrais être bien suivie", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

Se reconstruire avant de retrouver les élèves

De nombreux enseignants ont déjà été évacués ces derniers jours. Des dizaines d'autres viennent quotidiennement déposer des demandes au rectorat. Marie n'a plus de maison, son collège est détruit. "Mon travail à Mayotte, moi je l'adore et si je veux partir, c'est d'abord pour moi, me reconstruire un peu et être prête pour mes élèves. Et j'ai besoin d'un temps pour me soigner, pour me requinquer et ensuite pouvoir faire face à tout ce qu'on va devoir reconstruire", souligne la professeure. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Comment nous, en tant qu'enseignants, on peut affronter une rentrée quand mentalement, physiquement, on est aussi détruit ?", se questionne Marie. Un autre enseignant glisse vouloir partir temporairement lui-aussi, mais aucun d'entre eux ne sait quand les classes vont reprendre, ni dans quelles conditions, alors que la rentrée scolaire est fixée au 13 janvier prochain. 

 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

 

 

La suite après cette publicité