Jérôme Cahuzac saura très bientôt s'il finira en prison. L'ancien ministre du Budget avait été rejugé en février, après sa condamnation en 2016 à trois ans de prison pour fraude fiscale notamment. Il avait alors supplié les juges de ne pas l'envoyer derrière les barreaux. La cour d'appel doit confirmer, ou non, sa peine mardi après-midi. Mais pour le sénateur LREM de la Côte d'Or François Patriat, l'un des proches de l'ex-socialiste, ce dernier paie déjà "le prix fort".
Marqué à vie. "Aujourd'hui, Jérôme Cahuzac paie le mensonge qu'il a émis, devant la représentation nationale, et les problèmes fiscaux qu'il a eus, il les paie au prix fort, politiquement, socialement et professionnellement", estime l'élu au micro d'Europe 1. "Et je crois qu'il assume cela comme étant un geste qu'il regrette beaucoup, qui le marquera pour toute sa vie".
Un homme seul. François Patriat est l'un des seuls socialistes - désormais président du groupe LREM au Sénat -, à ne pas lui avoir tourné le dos et à avoir gardé le contact avec son ami. "Je sais qu'il vit ce moment un peu isolé, parfois en Corse, parfois à Paris. Il me dit souvent qu'il le vit seul, avec son chien en Corse, qu'il lit, qu'il marche, qu'il réfléchit", rapporte encore le sénateur. "Il sait aujourd'hui ce qu'il risque. Je l'ai eu hier au téléphone, il est conscient de l'enjeu du verdict d'aujourd'hui, mais il a une voix à la fois forte et responsable", ajoute-t-il.
Échapper à la prison. À l'issue du procès en appel de Jérôme Cahuzac, l'accusation a demandé la "confirmation" de la condamnation à trois ans de prison ferme et à cinq ans d'inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment. L'ancien chirurgien esthétique pourrait avoir à passer par la case prison si le jugement venait à être maintenu, alors qu'une condamnation égale ou inférieure à deux ans d'incarcération pourrait lui permettre de bénéficier d'un aménagement de peine.