Des dommages et intérêts divisés par 4.900. La Cour d'appel de Versailles a ramené vendredi de 4,9 milliards à un million d'euros les dommages et intérêts dus par Jérôme Kerviel à la Société générale. La cour l'a déclaré "partiellement responsable du préjudice" subi par son ancien employeur. Elle n'a donc pas totalement suivi les réquisitions de l'avocat général. En juin, le parquet avait réclamé l'annulation pure et simple de ces dommages et intérêts, au motif que la banque avait "commis des fautes civiles, distinctes et de nature différente des fautes pénales de Jérôme Kerviel, qui apparaissent suffisantes pour entraîner la perte totale de son droit à réclamer une compensation intégrale de ses pertes".
"La cour a dégraissé de 99,98% la somme"
"Ça me donne de l'énergie pour continuer le combat". "La justice avance. Ça me donne de l'énergie pour continuer le combat. Il y a encore de nombreuses procédures en cours", a déclaré l'ancien trader à la sortie de l'audience. "La cour a dégraissé de 99,98% la somme" due par Jérôme Kerviel, a aussi salué son avocat David Koubbi. Si le clan Kerviel est logiquement satisfait d'une telle décision, la Société générale a également salué cette décision. "Elle est exécutable", a déclaré Jean Veil, l'avocat de la banque.
Cinq ans de prison au pénal. Jérôme Kerviel, 39 ans, a été condamné au pénal à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour des manœuvres boursières frauduleuses ayant causé, en 2008, 4,9 milliards de pertes à son ex-employeur. En 2014, la Cour de cassation a confirmé cette condamnation pour abus de confiance, faux et fraude. Mais elle a cassé le volet civil qui l'obligeait initialement à rembourser ces pertes vertigineuses, arguant que la banque avait failli dans ses mécanismes de contrôle et ne pouvait prétendre à un dédommagement intégral.