Le policier qui a tué Aboubakar Fofana mardi soir lors d'un contrôle à Nantes a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé vendredi soir son avocat Laurent-Franck Lienard. Le juge d'instruction l'a "mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a précisé Me Lienard.
La décision du juge d'instruction est conforme aux réquisitions du procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. Placé en garde à vue jeudi midi, le CRS a reconnu avoir menti lors de sa première audition libre mercredi. Il affirme désormais avoir tiré "par accident" sur le jeune homme de 22 ans, originaire de Garges-lès-Gonnesse, dans le Val-d'Oise.
Le coup serait parti au cours d'un corps-à-corps. Il a indiqué "qu'en réalité il a tenté de se pencher dans l'habitacle du véhicule pour saisir le volant et essayer d'arrêter la manœuvre", a relaté le procureur vendredi au cours d'une conférence de presse. "C'est à ce moment là, indique-t-il, dans le cadre de ce qu'il appelle un corps-à-corps, que le coup de feu est parti accidentellement pour toucher mortellement le conducteur."
Des révoltes qui se répètent chaque nuit. Initialement, le policier avait indiqué "avoir tiré en raison de la dangerosité du conducteur et pour protéger les personnes qui pouvaient se trouver à proximité sur la trajectoire du véhicule", selon Pierre Sennès.
Aboubakar Fofana, sous le coup d'un mandat d'arrêt pour "vol en bande organisée, recel et association de malfaiteurs", a été touché au cou par le tir du policier mardi vers 20h30. Il est mort à l'hôpital deux heures plus tard. Dès la mort du jeune homme des révoltes ont éclaté dans les quartiers "sensibles" de Nantes et se répètent chaque nuit, provoquant de nombreux dégâts dont des incendies de bâtiments, commerces et voitures.